Une manifestation de sans emplois dispersée au gaz lacrymogène en Tunisie

La vue d'une rue à Kasserine près de la frontière avec l'Alagérie

La manifestation a eu lieu quelques jours après le décès d'un jeune chômeur dans cette région défavorisée du pays. Elle a regroupé des centaines de personnes qui réclamaient des emplois, à Kasserine.

Les manifestants ont été dispersés par la police tunisienne avec du gaz lacrymogène.

Près de 500 personnes, selon un correspondant de l'AFP - un millier d'après un responsable du ministère de l'Intérieur -, se sont rassemblées devant le siège du gouvernorat en scandant "Le travail est un droit".

"Certains ont lancé des pierres, d'autres sont montés sur le toit du gouvernorat. La police les a dispersés avec du gaz lacrymogène", a indiqué le responsable du ministère.

Police et armée se sont déployées devant le siège du gouvernorat, a précisé le correspondant de l'AFP.

La situation était "stable" en milieu de journée, selon le responsable du ministère, mais des habitants ont coupé l'une des principales rues de la ville avec des pneus en feu, d'après le correspondant de l'AFP.

La situation à Kasserine est tendue depuis le décès samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, qui s'était électrocuté après être monté sur un poteau près du siège du gouvernorat pour protester contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.

Plusieurs dizaines d'habitants avaient exprimé dimanche leur colère en brûlant des pneus dans la ville. Lundi, 150 à 200 personnes ont également protesté sur l'avenue Habib Bourguiba à Tunis, en brandissant des portraits du jeune homme.

Un haut responsable du gouvernorat de Kasserine a été limogé à la suite de ce décès et la présidence du gouvernement a annoncé l'ouverture d'une enquête.

Kasserine, l'une des régions les plus pauvres de Tunisie, a plusieurs fois connu depuis la révolution de 2011 des mouvements de protestation dégénérant parfois en affrontements violents avec la police sur fond de misère et de chômage. Ces maux sont persistants dans le pays bien qu'ils aient largement motivé, à l'époque, le soulèvement contre le régime de Ben Ali.

Avec AFP