Côte d’Ivoire : Washington gèle les avoirs de Laurent Gbagbo et de ses proches

Le président Laurent Gbagbo

Le président sortant continue d’afficher « mépris arrogant » vis-à-vis de la volonté et du bien-être du peuple ivoirien, a déclaré Adam Szubin, un responsable du Trésor des Etats-Unis.

Le gouvernement américain a ordonné le gel des avoirs, aux Etats-Unis, du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo. Ses proches collaborateurs, Désire Tagro, Pascal Affi N'Guessan, et Alcide Ilahiri Djédjé, ainsi que Simone Gbagbo, son épouse, sont également touchées par la décision prise jeudi. Selon le communiqué du département d’Etat américain, leurs avoirs et propriétés aux Etats-Unis sont gelés et il est interdit aux citoyens américains de faire des affaires avec eux.

Un Casque bleu à Abidjan

Le rejet, par M. Gbagbo, des résultats officiels du scrutin présidentiel a provoqué une crise en Côte d’Ivoire, où 210 personnes ont été tuées dans la violence postélectorale, a fait savoir le département américain du Trésor. Le président sortant continue d’afficher « un mépris arrogant » vis-à-vis de la volonté et du bien-être du peuple ivoirien, a déclaré Adam Szubin, un responsable du Trésor des Etats-Unis.

Des réfugiés ivoriens à Loguatuo, au Liberia

Les Nations Unies, l’Union africaine, de même que les Etats-Unis et d’autres pays du monde reconnaissent le rival de Laurent Gbagbo, Alassane Dramane Ouattara, comme le vainqueur de l’élection présidentielle. La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) menace de recourir à la force pour faire partir le président sortant ivoirien.

Pour sa part, le gouvernement Gbagbo a annoncé l’expulsion des ambassadeurs de Grande-Bretagne et du Canada suite, dit-il, au refus de ces pays de reconnaître les siens. Son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, a demandé le départ des quelques 10 000 Casques bleus déployés dans le pays, les accusant de ne plus respecter le principe de la neutralité.

Les émissaires ouest africains recontrant le président Gbaggbo le 28 décembre, à Abidjan

De son côté, le président internationalement reconnu de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a réitéré, jeudi, son appel à l’usage de la force contre Laurent Gbagbo. Des forces spéciales doivent utilisées dans une opération commando à cette fin, a déclaré M. Ouattara, qui accuse M. Gbagbo d’être responsable de la violence qui embrase le pays depuis le second tour de la présidentielle, en novembre.