Washington fait cette déclaration au moment où les négociations conduites par des évêques catholiques se retrouvent devant une impasse sur la question de l'avenir politique de M. Kabila et de l'étendue des pouvoirs devant être les siens pendant la transition. Les divergences subisistent sur ces points à trois jours du 19 décembre, date de la fin du dernier mandat du Président Joseph Kabila. La situation est tendue dans le pays car l’élection pour connaitre le successeur du chef de l’Etat congolais n’a été pas organisée.
"Nous exhortons en outre le gouvernement de la RDC et les partis d'opposition à s'abstenir de toute action ou déclaration susceptible d'inciter à la violence ou à des activités illégales dans les jours et les semaines à venir", indique un porte-parole du département d’Etat, Mark Toner.
Les évêques ont discuté la nuit dernière avec Etienne Tshisekedi, leader de l’opposition, et devaient être reçus par le président Joseph Kabila, essayant de concilier les divergences persistantes entre les camps de ceux qui ont pris part au dialogue de septembre et octobre derniers et celui de ceux qui l’ont boycotté.
Les États-Unis se disent, selon le département d’Etat, profondément préoccupés par le risque d'agitation et de violence en République démocratique du Congo (RDC) à l’approche de cette date du 19 décembre.
Dans la déclaration, les autorités américaines demandent au gouvernement congolais de respecter le droit de réunion pacifique. Elles rappellent que la répression violente des manifestations ou rassemblements pacifiques, ou la violence de l'opposition, sont incompatibles avec les normes démocratiques et la primauté du droit.
La répression violente ou la violence de l'opposition mettent en danger la vie d'innombrables civils et des membres des forces de sécurité de la RDC et minent les efforts pour parvenir à un accord politique négocié, soulignent les autorités américaines.
Pour Washington, le gouvernement de la RDC doit respecter les droits de l'homme. "Ceux qui dirigent les forces de sécurité de la RDC sont responsables de la conduite de leurs officiers et du personnel et doivent veiller à ce que leurs actions restent conformes à l'état de droit. De même, nous appelons tous les leaders de l'opposition et de la société civile qui auront l'intention d'organiser des manifestations à prendre toutes les mesures possibles afin que les participants restent non violents", indique la déclaration du département d’Etat. "Les individus qui se livrent à la répression ou qui commettent une violence illégale doivent être tenus responsables", souligne le texte.
"En ce moment crucial de l'histoire du Congo, nous appelons les dirigeants des partis d'opposition, les représentants de la société civile, les responsables de la coalition au pouvoir et les dirigeants du gouvernement de la RDC à renouveler leur engagement en faveur de la non-violence et à redoubler d'efforts pour parvenir à un accord inclusif", souligne la déclaration.
En septembre, plus de 50 personnes ont été tuées à Kinshasa dans affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qui réclamaient le départ de M. Kabila du pouvoir au 19 décembre.
Le président Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et lui interdit de se représenter.