Washington demande la libération des deux journalistes condamnés en Birmanie

Wa Lone et Kyaw Soe Oo, deux journalistes de Reuters condamnés en Birmanie

Les Etats-Unis ont appelé lundi le gouvernement birman à libérer les deux reporters de Reuters condamnés à sept ans de prison après avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l'armée.

"La condamnation de Wa Lone et Kyaw Soe Oo (...) est profondément dérangeante pour tous ceux qui soutiennent la liberté de la presse", a écrit l'ambassade américaine en Birmanie sur son site.

"Les failles indéniables dans cette affaire remettent en cause l'état de droit et l'indépendance judiciaire en Birmanie", précise l'ambassade, ajoutant "exhorter le gouvernement de Birmanie à relâcher immédiatement (les deux reporters) et à mettre fin aux poursuites arbitraires contre les journalistes qui font leur travail".

Au Canada, Bob Rae, l'envoyé spécial pour la Birmanie du gouvernement de Justin Trudeau, a pour sa part dénoncé une "parodie de justice".

Wa Lone, 32 ans, et Kyaw Soe Oo, 28 ans, étaient en détention provisoire depuis décembre 2017.

Accusés d'"atteinte au secret d'Etat", ils risquaient une peine de 14 ans de prison au terme de ce procès très controversé, dans un pays où l'indépendance de la justice est sujette à caution.

Cette condamnation est un coup dur pour la liberté de la presse, malmenée en Birmanie malgré les espoirs suscités par l'arrivée au pouvoir en 2016 d'Aung san Suu Kyi, l'ancienne dissidente qui s'était vu attribuer le prix Nobel de la paix en 1991.

Avec AFP