"Le Gouvernement de la République démocratique du Congo est tenu, en vertu du droit international et de sa propre Constitution, de respecter et de garantir les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique pour son peuple", indique le Département d’Etat américain dans un communiqué.
Sur le terrain la tension monte. Le dialogue national auquel refuse de prendre part la majeure partie de l’opposition bute sur la fixation d’un calendrier électoral. Les parties ne s’étant pas mises d’accord, la clôture prévue samedi a été renvoyée au même lundi 19 septembre.
Entre-temps, la CENI a saisi la Cour constitutionnelle pour solliciter le report de l’élection présidentielle, n’étant pas capable de convoquer l’électorat au 19 septembre, 90 jours avant la tenue du scrutin.
Pour l’opposition qui tient au respect du délai de la Constitution, la CENI a délibérément violé le texte de la loi fondamentale.
Le climat est tendu. La majorité au pouvoir promet, elle aussi, de manifester le même 19 septembre pour soutenir la CENI.
"Nous avons des informations faisant état des groupes des délinquants recrutés par le pouvoir et à qui des armes blanches ont été distribuées pour semer du désordre au nom de l’opposition lors de notre marche. Nous le disons pour prévenir", a déclaré Felix Tshisekedi de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) sur radio TopCongo à Kinshasa.
Depuis jeudi, des cas d’arrestations des opposants sont quotidiennement signalés. Vendredi, des échauffourées ont éclaté à Lubumbashi, dans le sud-est, entre opposants et forces de l’ordre.
"Nous sommes préoccupés par les récentes arrestations et le harcèlement des militants de la jeunesse, et soulignons la responsabilité du Gouvernement de la République démocratique du Congo pour s’assurer que ces droits sont protégés", affirme dans le communiqué John Kerby, porte-parole du Département d’Etat américain.
Au dialogue national, la majorité présidentielle tient à ce que la fixation de la date des élections soit laissée à la CENI alors que l’opposition exige que le jour du scrutin président soit connu avant la fin de ces assises.
"Les Etats-Unis appellent toutes les parties à rejeter la violence et la rhétorique inflammatoire au cours de cette transition et estiment que toutes les personnes responsables de la violence ou de la répression, ou d’incitation à la violence imminente, devraient en rendre comptes", précise le Département d’Etat américain. "Nous restons prêts à imposer des sanctions ciblées supplémentaires sur les auteurs", souligne le document.
Washington soutient, selon le texte, la poursuite du dialogue et inclusif. Mais il souligne que le dialogue doit se faire "dans la poursuite d'un plan de consensus qui priorise l’élection présidentielle dès que techniquement possible pour assurer une transition pacifique du pouvoir politique".