Des vétérans opposés à Mugabe comparaissent devant la justice

Le président Robert Mugabe tient un discours lors d’un meeting de la ZANU-PF à l’aéroport international d’Harare, Zimbabwe, 24 septembre 2016.

Cinq anciens combattants de la guerre d'indépendance du Zimbabwe ont comparu devant la justice pour avoir "sapé l'autorité" du président Robert Mugabe en critiquant les méthodes "dictatoriales" du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1980.

Douglas Mahiya, le porte-parole de l'Association nationale des anciens combattants du Zimbabwe (ZNLWA), et quatre autres de ses responsables avaient été interpellés pour avoir écrit en août un texte accusant M. Mugabe de comportement "dictatorial".

Ils avaient également annoncé qu'ils ne soutiendraient pas une nouvelle candidature à la présidence du chef de l'Etat.

"Il n'y avait aucun délit commis dans ce document", a plaidé mardi leur avocate, Beatrice Mtetwa, devant le tribunal de Harare.

Selon elle, ces vétérans ont adressé leur lettre à M. Mugabe en sa qualité de président du parti au pouvoir et non de président de la République et ne peuvent donc être poursuivis pour le délit d'offense au chef de l'Etat.

L'audience doit se poursuivre mercredi avec le réquisitoire du procureur.

Jusque-là considérés comme des piliers du régime, les vétérans avaient publiquement manifesté leur défiance au président en pleine vague de manifestations anti-Mugabe.

La répression implacable menée par le régime contre toutes les voix critiques a jusque-là réussi à éteindre la contestation.

Mais la grave crise économique que traverse le pays, où 90% de la population est au chômage, maintient la pression sur le régime du président Mugabe, âgé de 92 ans.

Pour pallier le manque de liquidités qui asphyxie l'économie, le gouvernement du Zimbabwe a annoncé l'émission prochainement de "billets d'obligation", indexés sur le dollar, ravivant dans la population les craintes de l'hyperinflation des années 2000.

Avec AFP