L'opposant zimbabwéen Job Sikhala condamné pour incitation à la violence

ZIMBABWE-COURT-POLITICS

Figure de l'opposition au Zimbabwe, Job Sikhala, détenu dans une prison de haute sécurité de la capitale Harare depuis plus d'un an et demi, a été reconnu coupable mercredi d'incitation à la violence.

M. Sikhala est inculpé conjointement dans cette affaire avec un député de l'opposition, Godfrey Sithole, qui a également été reconnu coupable à l'issue d'un procès qui a duré un an. Les autorités accusaient les deux hommes d'avoir incité les membres de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), premier parti d'opposition, à venger la mort d'une militante, Moreblessing Ali, dont le corps mutilé avait été retrouvé dans un puits en mai 2022.

La juge Tafadzwa Miti a estimé que l'accusation avait "prouvé ses arguments au-delà de tout doute raisonnable" en prononçant son jugement devant une salle d'audience pleine à craquer mercredi après-midi. La magistrate a jugé que les deux hommes avaient incité à la violence publique en transportant des personnes en deuil aux cérémonies commémoratives d'Ali, qui avaient été marquées par des violences. La peine devrait être déterminée la semaine prochaine.

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Job Sikhala, figure charismatique adorée du petit peuple de Harare, qui est aussi avocat, représentait la famille de cette femme de 46 ans tuée après son enlèvement par un militant de la Zanu-PF au pouvoir. L'homme politique est en prison depuis juin 2022, dans l'attente d'une décision dans plusieurs affaires, "politiquement motivées", dénoncent ses soutiens. Il est notamment poursuivi aussi pour publication de fausses informations.

Des centaines de sympathisants, y compris des responsables de la CCC, ont rempli les couloirs et la salle d'audience du tribunal en signe de solidarité. Certains se sont effondrés au prononcé du verdict. Des dizaines de policiers anti-émeutes étaient déployés devant le tribunal, tentant de bloquer les proches des accusés, pointant même un pistolet sur leur principal avocat, a constaté une journaliste de l'AFP.

Job Sikhala, fidèle à sa jovialité habituelle, s'est affiché confiant. "C'est leur temps (le parti au pouvoir). Je me sens plus fort et déterminé à relever le défi, alors ne vous inquiétez pas", a-t-il déclaré. Son avocat, Harrison Nkomo, a fait savoir qu'il ferait "évidemment appel". La Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, est accusée de mener une vaste campagne d'intimidation contre ses opposants. En août, des élections contestées ont abouti à la reconduction du président Emmerson Mnangagwa à la tête du pays.