Le président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, antiesclavagiste) était depuis le 7 août en garde à vue dans un commissariat de Nouakchott à la suite de la plainte d'un journaliste mauritanien, Deddah Abdallah, l'accusant "de calomnie, d'injures et d'incitation à la haine"
Déféré lundi devant le procureur, il a été "inculpé pour atteinte à l'intégrité d'autrui et menace d'usage de la violence", selon une source judiciaire. Un militant de son ONG, Abdallahi Ould Housseine, a été inculpé et écroué en même temps pour "complicité", dans le même dossier, selon la même source.
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"La défense a cherché et obtenu un accord de principe pour un rapprochement entre les deux parties aux fins de clore l'instruction, mais le juge en charge du dossier a tenu à passer outre et renvoyer M. Biram en prison", a déclaré à l'AFP l'avocat de M. Ould Abeid, Me Cheikh Ould Hindi.
"Nous savons depuis le début que l'affaire est montée de toute pièce et que c'est la personne du président Biram (Ould Dah Ould Abeid) qui est visée", a dit le porte-parole de l'IRA, Hamadi Lehbouss, affirmant que cela "n'altèrerea en rien notre combat".
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M. Ould Abeid se présente aux législatives sous les couleurs du parti Assawab, aux orientations baassistes (nationaliste arabe), qui a récemment fait alliance avec l'aile politique de l'IRA.
Le journaliste Daddah Abdallah, à l'origine de la plainte contre le dirigeant de l'IRA, avait réalisé un documentaire sur cette alliance, qualifiée de "contre-nature", au cours duquel étaient interrogés des alliés et adversaires du candidat sur son parcours politique et humanitaire.
Avec AFP