Ces inondations, dues aux récentes pluies diluviennes, touchent les départements de la Likouala, de la Sangha, de la Cuvette et des Plateaux, dans le nord du pays. Les autorités n'ont pas hésité à décréter l'état d'urgence dans ces régions.
Les rescapés des eaux, environ 100.000 personnes, sont dans la détresse. Au ministère en charge de l'Action humanitaire, on attend toujours l'argent pour intervenir, deux semaines après la catastrophe.
Clément Essieke, directeur général de l'Action humanitaire, parle des députés qui sont venus le voir pour trouver une solution aux plaintes des populations.
"Certains élus sont venus nous voir, ayant constaté que la réponse ne venait pas alors qu'on parle d'une inondation, un phénomène jamais vécu dans la zone depuis plus de 20 ans. Ils avaient l'impression que le ministère en charge de l'Action humanitaire ne faisait rien. Nous avons reçu plus de sept élus", indique le directeur de l'Action humanitaire, précisant que son département était toujours en attente d'argent pour se déployer.
Sur le terrain, les populations se sont réfugiés dans les forêts et sur quelques mottes de terre épargnées par les eaux.
Bernadette Ondze, une députée de Makotompoko, localité sous les eaux, affirme que les populations ont besoin d'une assistance. "Le district en lui-même, c'est plus de 25.000 personnes, et ajouter les déplacés de la RDC, nous sommes à 30.000 habitants. Eux aussi, ils ont besoin d'une assistance, et là, ils sont vraiment dans le doute", dit-elle.
Le gouvernement est à la recherche de l'argent pour intervenir. A son appel, certaines organisations internationales comme le PAM, l'UNICEF ou le HCR agissent.
Le PAM a déjà assisté près de 13.000 personnes, selon Jean Martin Beaur, son représentant.
"Nous avons réussi à ce jour à assister 12.800 personnes. Chaque jour ça change et la zone est très difficile d'accès. Il s'agit des villages qui sont construits au bord de l'Oubangui, des endroits pour pratiquer la pêche et les terres basses pour faire l'agriculture, malheureusement cette position a fait qu'ils ont été affectés par cette dernière inondation", témoigne-t-il.
Le présentant du PAM ajoute : "L'accès se fait par l'eau et ils se déplacent par pirogue pour venir aux 13 points de distribution que nous avons mis en place. Sur place, il y a le HCR, il y a le PAM, il y a des ONG, ce qui nous a permis de déclencher les premiers secours".
Ces inondations ne touchent pas que le nord du pays. Brazzaville et Pointe-Noire, les deux principales villes, sont également dans la zone d'expansion des crues. De nombreux dégâts humains et matériels sont à déplorer, mais ce n'est encore que le début de la saison pluvieuse qui va durer jusqu'en mai prochain.