"Un vote pour l'ANC est un vote pour une Afrique du Sud unie, non-raciale, démocratique, non-sexiste et prospère; c'est un vote en faveur de la Constitution," a déclaré Jacob Zuma lors d'un discours devant plusieurs dizaines de milliers de militants venus assister au lancement du programme électoral de son parti pour les municipales du mois d'août.
Jacob Zuma a fait face à de nombreux appels à la démission depuis le soufflet infligé en mars par la Cour constitutionnelle.
La plus haute instance judiciaire du pays a alors jugé que le chef de l'Etat avait violé la Constitution en refusant de rembourser une partie des 20 millions d'euros d'argent public utilisé pour rénover sa propriété privée de Nkandla. En cause: une piscine, un centre pour visiteurs, un enclos pour bétail et un poulailler, qu'une enquête préliminaire du ministère de la Police avaient présenté comme "des travaux de sécurité", suscitant les moqueries de l'opposition.
Au lendemain du prononcé de cet arrêt, le président s'était adressé, fait rarissime, à la Nation, mais il avait alors simplement reconnu avoir commis une faute constitutionnelle et éludé toute idée de démission. Il s'était seulement engagé à rembourser les frais qui lui incombent dans sa propriété de Nkandla, avant de faire porter à "ses conseillers juridiques" la responsabilité de son erreur.
L'ANC comptait rassembler samedi quelque 100.000 militants sur les gradins du stade de Nelson Mandela Bay dans la ville côtière de Port Elizabeth, mais au moment du discours de M. Zuma, la fréquentation approchait plus les 40.000, selon les estimations.
Jacob Zuma a été accueilli par des acclamations et des applaudissements nourris.
Port Elizabeth est l'une des trois grandes ville que l'Alliance démocratique (DA) espère remporter lors des prochaines élections. Dans un communiqué diffusé samedi, le chef de la DA, Mmusi Maimane "dit adieu" à la légitimité du parti au pouvoir.
"De génération en génération, les chefs de l'ANC ont porté une énorme responsabilité pour préserver la dignité et l'intégrité morale du parti", a-t-il déclaré, mais "la génération actuelle a choisi d'abandonner cette responsabilité".
Eclaboussé par plusieurs scandales de corruption, Jacob Zuma, dont le 2e mandat s'achève en 2019, est dans une position délicate, sur fond de désillusion grandissante de la population vis-à-vis des promesses faites par l'ANC, au pouvoir depuis la fin de l'apartheid en 1994.
Avec AFP