Depuis bientôt deux ans, cette commission, présidée par le vice-président de la Cour constitutionnelle Raymond Zondo, a entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma.
Englué dans les scandales, Jacob Zuma a été poussé à la démission en 2018 et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d'éradiquer la corruption.
L'ancien chef de l'Etat, 78 ans, est soupçonné d'avoir généralisé le pillage des ressources de l'Etat, notamment en favorisant les affaires d'un sulfureux trio d'hommes d'affaires dont il est proche, les frères Gupta.
M. Zuma s'est lui-même défendu de ces accusations devant le juge Zondo en juillet 2019, criant à la "calomnie" et à une "conspiration" pour l'éliminer.
Lundi, la commission s'est replongée dans les allégations de corruption visant la compagnie ferroviaire publique Prasa, en interrogeant longuement un ex-président de son conseil d'administration, Popo Molefe.
Les travaux de la commission doivent se poursuivre jusqu'en mars 2021.
Jacob Zuma doit témoigner une seconde fois devant le juge Zondo, qui a indiqué lundi qu'il souhaitait également interroger des parlementaires sur ce que les commentateurs ont nommé la "capture de l'Etat".
"Il est important de rendre des comptes. Qu'a fait le Parlement lorsque ces allégations (de corruption) ont éclaté ?", s'est interrogé le magistrat. "Ce serait bien de savoir ce qu'ils en ont fait."
Les conclusions de la commission ne déboucheront pas directement sur des inculpations mais pourront être transmises au Parquet pour d'éventuelles poursuites.