Ce dispositif, baptisé "Antibiogo", a reçu la certification européenne. Il s'agit d'un outil utilisant notamment l'intelligence artificielle, destiné à lire les antibiogrammes des patients, c'est-à-dire les tests déterminant la sensibilité d'une bactérie pathogène aux antibiotiques.
Cette application gratuite doit permettre au technicien de laboratoire d'interpréter les résultats, sans forcément avoir une expertise en microbiologie, indique MSF dans un communiqué. Dans les pays riches, la prescription d'antibiotiques est facilitée par l'utilisation d'automates pour la lecture et l'interprétation des antibiogrammes, fait valoir MSF.
Mais tous les pays n'ont pas accès à ces équipements onéreux, ni à des microbiologistes cliniques. "En conséquence, les antibiogrammes sont souvent mal interprétés et ce constat a été très saillant dans les 70 pays dans lesquels MSF est présent", indique l'ONG.
A la clef, le développement de résistance aux antibiotiques, un phénomène inquiétant. Selon l'OMS, l'antibiorésistance est même l'une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. Elle a causé la mort de près de 1,3 million de personnes en 2019, selon une étude de la revue scientifique The Lancet.
"Antibiogo" est déjà utilisé dans plusieurs laboratoires de MSF, notamment en Jordanie et en République démocratique du Congo, et le sera d'ici décembre au Mali, en République Centrafricaine et au Yémen.