L'avion, un IL76 opéré par l'armée russe, est arrivé à l'aéroport de Bangui depuis Khartoum le 26 au soir, et est reparti pour Khartoum dans la nuit.
"Il y avait des agents russes pour les accueillir", a indiqué à l'AFP une source de l'ONU.
Mi-décembre, après de longues négociations avec le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie avait été autorisée à donner un stock d'armement conséquent à la RCA, destiné à l'armée centrafricaine en reconstruction, en vertu d'une exemption accordée par l'ONU à Moscou à l'embargo sur les armes décrété à l'égard de ce pays.
Washington, Paris et Londres avaient notamment demandé à leur partenaire russe des mesures renforcées de stockage de ces armes et de les identifier précisément avec des numéros de série, selon des sources diplomatiques.
Moscou doit équiper deux bataillons, soit 1.300 hommes, avec des armes légères (pistolets, fusils d'assaut, de précision et mitrailleuses, mais également lance-roquettes RPGs et armes anti-aériennes).
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La Russie a également reçu l'autorisation de l'ONU d'entraîner les militaires centrafricains à l'utilisation de ces armes.
Des instructeurs militaires russes sont déjà arrivés à Bangui, a appris l'AFP de sources onusiennes et diplomatiques concordantes. Un camp d'entraînement militaire est en cours de réhabilitation à Bérengo, dans le sud-ouest du pays, a appris l'AFP de ces même sources.
La Centrafrique, où de nombreux groupes armés continuent de sévir, est visée par un embargo sur les armes depuis 2013. Les dirigeants centrafricains avaient demandé il y a quelques mois à la Russie de lui fournir des armes pour des unités en cours de formation par l'Union européenne.
Début janvier, les Etats-Unis ont annoncé un don de 12,7 millions de dollars pour des programmes de formation de l'armée centrafricaine.
A terme, la force de paix de l'ONU en Centrafrique, qui vient d'être prolongée pour un an, doit être remplacée sur le terrain par les Forces armées centrafricaines (FACA).
La Centrafrique est embourbée dans un conflit depuis le renversement en 2013 du président François Bozizé par une coalition pro-musulmane (l'ex-Séléka), qui a entraîné une contre-offensive de milices pro-chrétiennes autoproclamées d'"autodéfense" (anti-balaka, ou anti-machettes). Si la capitale Bangui est désormais épargnée par les violences, ces groupes armés continuent de s'affronter sur une large partie du territoire pour le contrôle des ressources dans ce pays de 4,5 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.
Avec AFP