"Les miliciens Kamwina Nsapu sont arrivés au chef-lieu de Lombelu et ont attaqué par surprise une patrouille de combat de l'armée" lundi, a déclaré à l'AFP André Kapiola, chef de secteur de Lombelu au Kasaï-Central.
"Nous avons ramassé 14 corps de miliciens", a-t-il ajouté, précisant qu'un militaire avait aussi été tué.
>> Lire aussi : Un chef tribal décapité et son épouse égorgée dans des violences au Kasaï
D'après les témoignages recueillis par l'AFP auprès d'habitants de Lombelu, la moitié des personnes tuées seraient toutefois des "citoyens ordinaires", victimes collatérales des combats.
Selon M. Kapiola, la population a fui dans la brousse, bien que la situation soit "sous contrôle".
"Beaucoup de miliciens sont éparpillés à travers les mines de diamant" dont regorge la localité de Lombelu, a indiqué à l'AFP un responsable de l'association des creuseurs du diamant. Les creuseurs craignent pour leur sécurité, a-t-il ajouté.
Selon une source militaire locale, l'attaque est l'oeuvre des miliciens Kamwina Nsapu, "qui essaient de se réorganiser. Ils tentaient de voler les armes" et des munitions, selon lui.
"Nous avons dépêché des renforts pour parer à une nouvelle attaque" à Lombelu, a affirmé à l'AFP Joachim Likaka, administrateur du territoire de Demba, dont fait partie Lombelu, qui est située à 80 km au nord de Kananga, chef-lieu du Kasaï-Central.
La région du Kasaï, au centre de la RDC, a basculé dans la violence en septembre 2016, un mois après la mort d'un chef traditionnel, Kamwina Nsapu, tué lors d'une opération militaire. Il s'était opposé au pouvoir de Kinshasa.
Plus de 3.000 personnes sont mortes dans ces violences entre miliciens et forces de sécurité, qui ont également causé le déplacement de 1,4 million de personnes. Une partie de ces déplacés sont ensuite rentrés chez eux, d'après des sources humanitaires.
Depuis novembre 2017, la région du Kasaï-central connaît une montée de l'insécurité due à la reprise des attaques des miliciens. Ces attaques ont déjà fait plusieurs morts.
Plusieurs sources au sein de la société civile affirment redouter une réorganisation de la milice, afin de mener des attaques de grande envergure.
Avec AFP