"En plus de l'explosion qui a eu lieu à Jiddari (quartier de Maiduguri), il y a eu deux autres attentats-suicide le long de Gamboru Road", à la périphérie de la ville, a rapporté à la presse Damian Chukwu, commissaire de police de Maiduguri.
En tout, ces attaques ou tentatives d'attaques, ont fait "six morts, les quatre kamikazes et deux membres des milices civiles" qui défendent la ville aux côtés de l'armée, a expliqué M. Chukwu.
"Ce sont la sixième ou septième attaque ou tentative en quelques jours", a-t-il ajouté. "La police, appuyée par les autres forces de sécurité, travaille dur pour mettre fin à cette regrettable recrudescence".
A Jiddari, une femme kamikaze a activé sa charge explosive à 3h50, juste avant un contrôle policier devant la haute cour fédérale de la ville, provoquant sa mort et celle d'un autre kamikaze. Une de ses complices a survécu à l'attentat et a été arrêtée, ont affirmé les autorités.
Quelques heures plus tard, un homme qui se dirigeait vers un camp de déplacés a été "arrêté par des milices qui ont voulu procéder à une fouille", a rapporté à l'AFP Ahmed Satomi, de l'Agence nationale de la gestion d'urgences (Sema).
"Il s'est aussitôt fait sauter, tuant les deux miliciens et lui-même", a-t-il ajouté.
Un autre tentative d'attentat, dont les détails sont pour l'heure inconnus, s'est déroulé quelques centaines de mètres plus loin, provoquant seulement la mort du kamikaze, selon la police.
Non revendiquées, ces attaques portent la marque habituelle de celles menées par les jihadistes nigérians de Boko Haram.
Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno et ancien berceau de Boko Haram, où se sont réfugiées plus de 1.5 millions de personnes, reste un îlot plus ou moins stable, alors que le reste de l'Etat est quasiment inaccessible et toujours en proie au conflit sanglant entre l'armée et le groupe jihadiste.
La ville avait été frappée le 12 octobre par un attentat à la voiture piégée dans une gare routière, qui avait fait huit morts et une quinzaine de blessés, mettant fin à une accalmie de plusieurs mois des violences à Maidugiri. Le 1er novembre, un camion qui transportait 8 suspects de Boko Haram avait explosé près d'un barrage militaire, tuant tous les occupants.
Selon Ahmed Satomi, 5 villages ont été attaqués en début de semaine dans le district de Monguno: "Boko Haram a fait un raid sur cinq villages lundi en fin de journée, et les combats se sont poursuivis mardi. Ils ont tué 8 personnes et fait des douzaines de blessés".
L'insurrection de Boko Haram et sa répression par l'armée et les services de sécurité nigérians ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Avec AFP