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Augmentation du prix de l'électricité au Burundi


Un soudeur sur la 6e avenue à Bujumbura, Burundi, le 14 décembre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Un soudeur sur la 6e avenue à Bujumbura, Burundi, le 14 décembre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Au Burundi, le prix de l’électricité est passé du simple au double pour tous les consommateurs. Soudeurs, électriciens, et autres petits métiers demandent au gouvernement de revenir aux anciens tarifs, car ils travaillent à perte. Le Burundi produit 40 mégawatts pour un potentiel estimé à plus de 1.500 mégawatts.

Il est 10h sur la sixième avenue du quartier de Buyenzi au centre-ville de Bujumbura. Un technicien est en train de souder juste à côté de la rue. La hausse du prix de l’électricité fait considérablement fuir les clients, car le prix a augmenté même pour les constructeurs de portes ou de fenêtres en fer.

Reportage de Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura pour VOA Afrique
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"Si par exemple pour une porte, on paie 15.000, quand je dis à un client qu'avec la hausse des prix de l’électricité, je taxe 50.000, le client refuse, car pour lui, c’est beaucoup", raconte à VOA Afrique un électricien burundais.

Pour lui, il est compréhensible que le client aille "chercher la construction des matériaux en bois". "Il y a des conséquences néfastes dans le travail de tous les jours", conclut-il.

Un soudeur sur la 6e avenue à Bujumbura, Burundi, le 14 décembre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)
Un soudeur sur la 6e avenue à Bujumbura, Burundi, le 14 décembre 2017. (VOA/Christophe Nkurunziza)

Un garagiste estime que dans un futur proche, cela sera un sérieux problème entre clients et garagistes, car il est difficile de parler d’une même voix, car les intérêts sont divergents.

"Avant, on payait pour les 150 kilowatts/heure pour 13.000 francs, mais aujourd’hui nous payons trois fois plus", rappelle-t-il.

"Nous demanderions de revenir aux anciens tarifs car ce serait mieux. Par exemple un appareil où on soudait pour 5.000 francs, aujourd’hui nous demandons 10.000 et les clients n’acceptent pas ce prix", raconte-t-il.

Pour l’économiste Faustin Ndikumana, ces nouveaux tarifs prouvent le manque de vision de politiques de développement économique et de mauvaise gestion du secteurs énergétique.

Il indique que le Burundi vient de faire plus de 30 ans sans construire un seul barrage énergétique. Il estime aussi qu’il n'y a pas eu de modernisation proportionnelle a la demande.

Un juriste qui a requis l’anonymat ne marche pas ses mots en disant que le pays s’enfonce dans une crise sans précédent.

Bien de spécialistes affirment que les produits comme les panneaux solaires sont indisponibles et que dans les autres pays de la région, ces produits ne sont pas davantage taxés. Le Burundi ne produit qu’un 40e de son potentiel électrique total.

L'annonce en avril 2015 de la candidature du président Pierre Nkurunziza puis sa réélection à un troisième mandat controversé avait ouvert une crise politique qui a fait depuis au moins 1.200 morts et plus de 400.000 déplacés.

Le président burundais a récemment lancé le processus du référendum abolissant la limitation des mandats.

Le gouvernement a imposé en début de semaine une contribution "volontaire" de la population pour financer les élections de 2020, dénoncée par l'opposition comme un "vol organisé".

Christophe Nkurunziza, correspondant à Bujumbura

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