L'armée nigérienne a repoussé dimanche une attaque lancée par le groupe islamiste Boko Haram contre la ville frontalière de Diffa, mais un homme a réussi à commettre un attentat suicide sur le marché de la ville, qui a fait au moins cinq morts et une quinzaine de blessés, ont rapporté des habitants.
"Nous avons évacué cinq corps sans vie du marché", a dit à Reutesr un employé des services d'urgence de la ville, ajoutant: "On compte une quinzaine de blessés, dont certains dans un état grave".
Selon des habitants, un jeune kamikaze s'est fait exploser sur le marché, mais la radio locale Anefi rapportait pour sa part que la bombe avait été lancée par un motard qui a pu prendre la fuite. Le correspondant de la Voix de l'Amérique au Niger signalait que selon d'autre témoins, une femme kamikaze serait à l'origine de l'attentat. C'est la deuxième attaque lancée par Boko Haram en trois jours contre cette région frontalière nigérienne, où 2.500 militaires tchadiens se sont massés en vue d'une offensive conjointe des forces de la coalition régionale mise sur pied contre Boko Haram.
Le parlement nigérien doit se prononcer lundi sur une proposition gouvernementale d'envoi de troupes au Nigeria pour participer à la lutte contre Boko Haram. Selon des habitants de Diffa, les combats ont fait rage en début de matinée dans les faubourgs sud de la ville, située dans le sud-est du Niger, à quelques kilomètres du Nigeria.
"Il y a eu des affrontements entre les forces de sécurité et des éléments de Boko Haram qui tentaient de s'introduire dans la ville", a-t-on dit de source militaire nigérienne. "Les combats se déroulent dans le secteur du pont de Doutchi. Il y a de nombreux morts", ajoutait-on de même source.
Les forces tchadiennes sont d'ores et déjà entrées au Nigeria, au sud du lac Tchad, pour attaquer les éléments de Boko Haram retranchés dans la ville de Gambaru, à la frontière avec le Cameroun. Samedi, les gouvernements du Cameroun, du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Bénin se sont mis d'accord pour mettre sur pied une force régionale de 8.700 hommes destinée à affronter Boko Haram.
(Avec Reuters)