Selon lui, la menace du groupe jihadiste nigérian Boko Haram est "endiguée" et aucun lien n'est établi entre ce groupe et les organisations Etat islamique (EI) en Libye ou Aqmi (Al-Qaïda) au Sahel.
Le groupe n'a plus que "deux réduits" - près du lac Tchad et dans la forêt de Sambisa - et n'est plus en mesure de mener "une attaque lointaine à N'Djamena (Tchad) ou Zinder (sud du Niger)", a jugé le général.
"Ils sont en revanche toujours capables de faire des raids, de franchir la frontière nigérienne et d'aller taper à Diffa (sud-est du Niger) comme en juin", a-t-il relevé. Le groupe avait lancé une puissante offensive le 3 juin, tuant 26 soldats nigériens.
L'armée nigériane et la Force multinationale mixte (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun) ont infligé des revers importants à Boko Haram depuis un an. Elles bénéficient d'une aide logistique et en renseignement des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et la France.
"On peut espérer qu'à la prochaine saison sèche en janvier/février prochain, la Force multinationale mixte pourra relancer son action et éradiquer Boko Haram", a anticipé Patrick Brethous.
S'il a prêté allégeance au groupe EI, Boko Haram ne semble pas avoir établi de connections (trafic d'armes, formation de combattants...) avec la branche de l'organisation installée en Libye.
"Je n'ai pas détecté de liens qui se soient développés entre l'EI en Libye, Boko Haram et Aqmi dans la zone sahélienne", a déclaré le général Brethous.
En mai, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU s'étaient "alarmés" des "liens entre Boko Haram et l'Etat islamique", alors que des combattants nigérians avaient été repérés jusqu'en Libye.
Par ailleurs, le général a réaffirmé que les jihadistes présents dans le nord du Mali n'avaient plus qu'une "capacité d'action sporadique", trois ans après l'intervention française Serval, devenue en 2014 l'opération antiterroriste Barkhane, qui s'articule sur cinq pays du Sahel.
"Ils n'ont plus de zones d'entraînement. Nous avons démantelé des dizaines de plots logistiques. Ils ne peuvent plus percevoir l'impôt", a-t-il insisté.
Les Casques bleus africains et l'armée malienne restent toutefois régulièrement la cible d'attaques meurtrières attribuées aux jihadistes.
Le chef du groupe jihadiste malien Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, reste le plus influent mais "ses combattants se chiffrent en dizaines, ce n'est quand même pas grand-chose", a noté le général.
Avec AFP