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L'opposition burkinabé quitte l'Assemblée pour protester


Les ministres de Blaise Compaoré, à Ouagadougou, Burkina, le 27 avril 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)
Les ministres de Blaise Compaoré, à Ouagadougou, Burkina, le 27 avril 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)

Les députés de l'opposition burkinabé ont quitté l'Assemblée nationale lundi pour protester contre l'examen d'un projet de loi visant à alléger les procédures de contractualisation public-privé, estimant que le texte favorisera la corruption.

Après avoir protesté en début de séance, quarante-quatre députés de l'opposition ont quitté l'hémicycle, estimant que le projet de loi permettra de "légaliser le pillage des ressources" et est une "manière de contourner les règles de transparence", selon Moussa Zerbo, député de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti du principal opposant Zéphirin Diabré.

"Nous ne voulons pas être complices devant le peuple burkinabé (...), nous ne sommes pas pour qu'on torpille nos textes, pour qu'on fasse table rase des règles élémentaires de notre règlementation pour piller notre pays", a-t-il ajouté.

Le président de l'Assemblée nationale Salifou Diallo a regretté ce "fait rare", estimant que "les députés (qui) ont déserté de façon concertée l'hémicycle, champ du débat démocratique et contradictoire, républicain, privent le peuple d'une possibilité d'approfondir sa connaissance".

Défendu par la majorité et l'exécutif, le texte "élaboré sur la base de l'urgence des besoins en matière d'investissement", vise à accélérer la réalisation de 38 projets qui seront soumis à la "procédure de contractualisation par entente directe".

"Ce n'est pas un boulevard que le gouvernement veut donner à la corruption, à la mauvaise gouvernance", a assuré la ministre de l'Economie et des Finances Hadizatou Rosine Coulibaly, pour qui la loi est une réponse " à l'appel du peuple (qui) a besoin d'hôpitaux, d'établissement scolaires, d'énergie, d'infrastructures routières".

Au terme de la séance, la loi a été votée à l'unanimité des 76 votants, les 44 députés de l'opposition n'ayant pas réintégré l'hémicycle.

Vendredi, l'opposition avait menacé de "descendre dans la rue" si le parti au pouvoir "persiste dans sa démarche de pillage et d'insouciance en votant la loi".

Avec AFP

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