Au moins quatre personnes ont été tuées depuis lundi dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, l'une des deux régions anglophones du pays en conflit.
Lundi, deux étudiants ont été tués par des séparatistes présumés à Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, a indiqué à l'AFP une source proche des autorités régionales, confirmant une information donnée par des témoins.
L'assassinat des deux étudiants est "un acte de représailles" des séparatistes opposés au fonctionnement des établissements scolaires au Cameroun anglophone, selon la source proche des autorités.
Lundi également, un militaire a été "assassiné" à Limbe, ville voisine de Buea, selon des sources concordantes.
"C'est assez tendu en ce moment, la ville tourne à peine. Nous avons dû quitter précipitamment nos bureaux (jeudi matin) à cause d'une alerte faisant état d'une arrivée imminente des +Amba boys+ (combattants séparatistes)", a affirmé un agent communal de Limbé. "Une voiture a été incendiée vers l'entrée de la ville", a-t-il ajouté.
A Buea, où des tirs ont été entendus et des voitures brûlées mercredi, un homme a été décapité et sa tête recouverte d'un béret militaire, selon des témoins.
Un gradé de l'armée à Yaoundé a confirmé l'information à l'AFP, sans dire s'il s'agissait ou nom d'un militaire comme l'ont soutenu des témoins.
De nombreuses personnes ont été interpellées à Buea mercredi.
Les séparatistes anglophones qui ont pris les armes depuis plus d'un an dans le but d'obtenir l'indépendance des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, ont décidé d'y imposer 10 jours "ville morte", du 5 au 14 février.
Leur objectif est d'empêcher la tenue le 11 février de la fête nationale de la Jeunesse.
C'est à cette date qu'un référendum organisé en 1961 avait abouti au ralliement des deux régions anglophones au reste du Cameroun francophone.
"Depuis hier (mercredi), il n'y a pas d'activité", a affirmé un habitant de Buea.
"Tout est paralysé ce jour (jeudi), à part quelques voitures militaires et de rares véhicules de particulier qui circulent", a rapporté un autre.
Les autorités régionales ont récemment menacé de sanctionner les fonctionnaires qui respecteraient les appels à la "ville morte".