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Au Cameroun, les "veuves de Boko Haram" demandent plus de soutien du gouvernement


Kerawa, à la frontière avec le Nigeria, sujette à de fréquentes attaques de Boko Haram; 16 mars 2016 (Reuters /Joe Penney)
Kerawa, à la frontière avec le Nigeria, sujette à de fréquentes attaques de Boko Haram; 16 mars 2016 (Reuters /Joe Penney)

Les familles des militaires, morts au combat dans la lutte contre Boko Haram, appellent à l'aide les autorités camerounaises. Même si une aide financière a été versée à quelques-unes de ces familles, les veuves et les enfants orphelins des soldats tombés au champ d'honneur se disent négligés par leur gouvernement.

Depuis le début de la guerre, ce sont plus de 200 soldats qui ont payé de leur vie dans le cadre de la lutte contre Boko Haram laissant des centaines de veuves et d'orphelins dans le besoin. Le gouvernement camerounais leur a alloué des aides financières mais les familles aimeraient pouvoir bénéficier de formations, ce qui leur permettrait de pouvoir subvenir à leurs besoins à plus long terme.

Reportage de notre correspondant à Yaoundé, Moki Edwin Kindzeka

Au Cameroun, les "veuves de Boko Haram" demandent plus de soutien du gouvernement
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​C'est au son d'une fanfare militaire que la cérémonie de remise d'aide aux veuves et orphelins commence. Parmi les bénéficiaires, Sylvie Onguéné, âgée de 18 ans, orpheline de père, a reçu du matériel scolaire.

"Au nord, on se sent abandonné. Après que papa soit tombé au front, ça a été très dur. Quand la grande famille du corps militaire nous aide ainsi, c'est une grande joie, c'est beaucoup d'émotion... En plus, maman n'étant pas salariée, cela va m'aider pour la prochaine année académique".

Mais toutes les familles de victimes ne sont pas satisfaites; certains veuves et orphelins sont au contraire très en colère. Marie-Noël Bétima a perdu son fils il y a deux ans et elle s'occupe de ses quatre petits enfants. Elle a besoin de plus de soutien du gouvernement, avoue-t-elle, avant de s'effondrer de chagrin.

"Ça me fait tellement mal... Un enfant de 26 ans qui part pour ne plus jamais rentrer; il a laissé ses enfants... Je ne le reverrais plus jamais, plus jamais..." sanglote-t-elle.

Le Cameroun, par la voix de son ministre de la Communication et porte parole du gouvernement, s'est toujours efforcé de rassurer les proches des défunts du soutien des autorités.

"A ceux de nos compatriotes, qui sont tombés sur le champ d'honneur, les armes à la main pour la défense de notre patrie, au nom du chef de l'Etat, je voudrais dire à leurs familles ainsi qu'à leurs proches que leur sacrifice ne sera jamais vain", a déclaré le ministre Issa Tchiroma Bakary.

Pour ces veuves et ces orphelins, l'attente est toutefois toujours très longue.

(Moki Edwin Kindzeka - VOA Yaoundé)

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