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Covid-19: stressés et stigmatisés, les soignants tchadiens touchés  à grande échelle


Les techniciens de santé au laboratoire d'analyse JPG au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Les techniciens de santé au laboratoire d'analyse JPG au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Le personnel soignant à l’avant-garde dans la lutte contre le Covid-19 est exposé à des risques de contamination. Depuis le mois de mars, une trentaine d'agents de santé ont été déclarés positifs sur les 117 cas confirmés par les autorités médicales.

"Nous sommes comme des soldats, il faut chercher à dominer l’ennemi donc nous avons choisi ce métier et on est obligé d’être là. Si on tombe c’est comme un soldat qui est tombé", a déclaré Dr Bessimbaye Nadlaou, chef de service du laboratoire de l’hôpital général de référence nationale.

C'est le service où le plus grand nombre du personnel est contaminé depuis début de la lutte contre la pandémie. Pour lui, les techniciens sont contaminés au moment de prélèvements: le virus circule dans les gouttelettes rejetées dans l’air et les cache-nez ne peuvent pas protéger à 100%.

Dr Bessimbaye Nadlaou, chef de service des laboratoires HGRN JPG , au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Dr Bessimbaye Nadlaou, chef de service des laboratoires HGRN JPG , au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)


"Ces cache-nez sont à utiliser pour une durée de trois heures et se sont ces négligences qui ont occasionné la contamination massive des agents de mon service", explique-t-il.

"Mais dès qu’ils ont pris conscience et avec le peu de moyens que l’Etat met à leur disposition, au moins les cache-nez et les blouses sont déjà donnés à ceux qui font le prélèvement", rassure Dr Bessimbaye.

Stressés et stigmatisés, les techniciens de laboratoire sont aussi touchés à grande échelle.

"Quand nous partons vers d’autres services, les gens nous refoulent. Ils disent: 'Chez vous au labo c’est dangereux, donc allez loin de nous'", informe un technicien de santé rencontré devant le laboratoire de l’hôpital général de référence national.

Un autre de renchérir : "A chaque fois que nous rentrons, les gens nous posent des questions, même nos collègues d’autres services mais nous ce que nous pouvons faire c’est de respecter les mesures barrières".

Moguinangar Dono Kadidja Gamoungane, cheffe de service adjointe des laboratoires HGRN au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Moguinangar Dono Kadidja Gamoungane, cheffe de service adjointe des laboratoires HGRN au Tchad, le 6 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)


Moguinangar Dono Kadidja Gamougane, cheffe de service adjointe des laboratoires, informe que le port de cache-nez est obligatoire, tout comme le port des équipements de protection individuelle. Et lors des prélèvements on accentue un peu plus en portant des combinaisons pour éviter une nouvelle contamination. Ils appliquent aussi l’utilisation des gels et de l'eau de javel. A ces mesures s'ajoute la pulvérisation du bâtiment à tout moment pour éviter une nouvelle contamination de masse, souligne-t-elle.

Interpellé par les députés à l’Assemblée nationale sur la gestion du Covid-19, le ministre de la Santé publique, Prof Mahamoud Youssouf Kayal, assure que parmi les 30 laborantins atteints, une vingtaine sont déjà guéris. Il a également indiqué que le réaménagement du local de laboratoire mobile par des travaux de cloisonnement et de renforcement de la chaine de froid sont en cours pour améliorer davantage les conditions de travail.

A ce jour, le Tchad a enregistré 170 cas d’infection au Covid-19, 43 guéris et 17 morts, dont un député.

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