C’est comme si c’était hier pour ceux qui s’en souviennent.
Pourtant, il y a quarante-deux ans déjà que ce combat de boxe, resté dans les mémoires des Africains, a opposé Mohamed Ali à Georges Foreman pour le titre mondial des poids lourds, le 30 octobre 1974, à Kinshasa, au Zaïre, aujourd’hui la RD Congo.
VOA Afrique s'est entretenu avec Olela Shungu, qui était l’interprète d’Ali à l’époque.
Avant ce combat, Ali avait, dans ses déclarations à la presse, affirmé qu’il boxait en tant que Noir et pour tous les Noirs ; ce qui a lui attiré la sympathie des Zaïrois, qui avaient rempli le stade du 20 mai (aujourd’hui Tata Raphaël), se souvient Shungu.
"Ali boma ye !" slogan tiré du lingala, langue parlée dans la région de Kinshasa, qui se traduit en français par « Ali tue-le ! » résume toute la stratégie adoptée par le beau et jeune boxeur de 30 ans qu’était Ali.
"Ali s’était beaucoup rapproché de la population, il s’arrêtait et parlait avec la population, même quand il faisait du jogging ou du ‘shadow boxing ‘. Il demandait ce qu’il fallait pour finir avec son adversaire et la réponse était invariablement: "tue-le", qui est pratiquement devenu une chanson », rappelle Shungu.
D’un coût de près d’une dizaine de millions de dollars, le mythique combat était associé à un grand festival auquel étaient conviés de nombreux musiciens et acteurs de film américains et du monde, au nombre desquels figurait le défunt James Brown.
Comme beaucoup d’autres observateurs, Shungu reconnait que le président Mobutu Sese Seko, dictateur qui a régné pendant 32 ans, faisait plutôt son marketing et celui de son pays."Le Zaïre était désormais connu en référence à ce combat", explique Shungu.
Les dividendes culturels, économiques et infrastructurels que le Zaïre a engrangés à la suite de ce combat n’ont malheureusement pas été bien gérés.