Jeudi soir, Hillary Clinton a affirmé qu'elle était la plus qualifiée pour devenir présidente, tandis que Bernie Sanders a critiqué son jugement.
Dès le début du débat, le sénateur du Vermont a affirmé que Mme Clinton "manquait du genre de jugement dont nous avons besoin, pour être le genre de président dont nous avons besoin".
Il a souligné qu'elle avait voté pour la guerre en Irak, pour des accords commerciaux "désastreux", et dénoncé le fait qu'un de ses super-pac (comité d'action politique qui finance les campagnes) ait reçu des millions de Wall Street.
Mme Clinton a dénoncé des attaques "bidon".
"Les New-Yorkais ont voté deux fois pour que je sois leur sénatrice", a-t-elle riposté. "Le président Obama a fait suffisamment confiance à mon jugement pour me demander d'être sa secrétaire d'Etat", a-t-elle ajouté, avant de rappeler que dans une récente interview au Daily News, M. Sanders "avait eu des problèmes pour répondre à des questions", y compris sur un point clé de son programme, le démantèlement des grandes banques, et sur des points de politique étrangère.
M. Sanders s'est moqué des liens de Mme Clinton avec Wall Street et de son insistance à dire qu'elle était montée au créneau contre les grosses banques quand elle était sénatrice.
"Etait-ce avant ou après que vous avez reçu de grosses sommes d'argent pour faire des discours ? Ils ont du être très très contrariés par ce que vous leur avez dit", a-t-il ironisé.
Mme Clinton a attaqué le fait que M. Sanders soit contre la possibilité pour les victimes de poursuivre les fabricants d'armes à feu. D'autant que jeudi, une juge a estimé que les familles des enfants de l'école de Sandy Hook (Connecticut), tués en 2012, avaient le droit de poursuivre le fabricant de l'arme impliquée.
L'augmentation du salaire horaire minimum à 15 dollars les a également opposés. Mme Clinton a affirmé qu'elle était prête à signer une loi en ce sens. "Je suis sûr que beaucoup de gens sont très surpris d'apprendre que vous êtes pour" cette augmentation, a répondu M. Sanders.
Le débat est devenu à un point tellement tendu, que le modérateur de CNN leur a dit que s'ils criaient ainsi, les téléspectateurs ne pourraient les entendre ni l'un ni l'autre.
Le débat était la dernière occasion, pour les millions d'électeurs new-yorkais, de voir les deux démocrates côte-à-côte avant les primaires du 19 avril.
Mme Clinton a une moyenne de 13,8 points d'avance sur le sénateur du Vermont dans les sondages, et veut une large victoire dans l'Etat dont elle a été sénatrice de 2001 à 2009.
M. Sanders, né à Brooklyn, veut croire à son élan, porté par sept victoires consécutives aux primaires dans autant d'Etats depuis le 22 mars, et il s'est montré particulièrement combatif jeudi soir.
Quelque 700 journalistes avaient été accrédités pour le débat, organisé à la Duggal Greenhouse, dans les anciens chantiers navals de Brooklyn.
- Enjeu majeur -
L'enjeu des primaires de New York est de taille: 291 délégués démocrates (dont 44 super-délégués) sont en jeu, le plus gros butin derrière la Californie. Mme Clinton, 68 ans, espère l'emporter largement pour creuser définitivement l'écart avec M. Sanders, 74 ans, et voguer sans souci vers l'investiture de son parti pour la présidentielle de novembre.
Elle a déjà engrangé plus de 1.700 délégués, contre un peu plus de 1.100 pour M. Sanders. Il en faut 2.383 pour devenir le candidat du parti démocrate à l'élection présidentielle.
Durant le débat, les trois candidats à l'investiture républicaine, Donald Trump, John Kasich et Ted Cruz participaient eux dans un grand hôtel de Manhattan à un dîner de gala organisé par le parti républicain de l'Etat de New York.
Plusieurs centaines de manifestants anti-Trump ont protesté à proximité. "Pas de Trump, pas de racisme, les immigrés sont les bienvenus ici!", scandait un groupe, près d'un grand drapeau mexicain.
Donald Trump est très largement favori pour la primaire républicaine de New York, avec plus de 30 points d'avance sur John Kasich, Ted Cruz arrivant en troisième position.
Avec AFP