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Décision attendue ce jeudi dans le conflit Zida/RSP au Burkina Faso


Michel Kafando, Ouagadougou, 17 novembre 2014
Michel Kafando, Ouagadougou, 17 novembre 2014

Le président du Burkina Faso, Michel Kafando a poursuivi tard dans la soirée ses tractations en vue de résoudre la crise entre le Premier ministre, Isaac Zida, et la garde présidentielle, qui réclame son limogeage

"Nous avons rencontré le président Kafando. Nous lui avons communiqué notre principale revendication, qui porte sur le départ du Premier ministre", a indiqué un haut gradé du régiment de sécurité présidentielle (RSP) sous couvert d'anonymat.

Le RSP demande également le limogeage du ministre de la Sécurité (Intérieur), Auguste Denise Barry, et "éventuellement" celui "de tous les autres militaires du gouvernement" pour que le nouvel exécutif soit composé uniquement de civils, a-t-il poursuivi.

Michel Kafando, qui "poursuit les concertations", "ne prendra aucune décision ni sous la pression ni sous la menace", a déclaré à l'AFP l'un de ses principaux collaborateurs.

La "question sécuritaire" a été abordée mercredi en Conseil des ministres, selon le porte-parole du gouvernement, Frédéric Nikiéma. "Très prochainement, on fera le point", a-t-il commenté sans plus de détails.

Le gouvernement n'a donné aucune information sur le fond de la crise opposant Isaac Zida au RSP, un corps d'élite dont il est le n°2.

Une dizaine de soldats du RSP ont été mis aux arrêts mardi pour avoir tiré la veille au soir des coups de feu en l'air dans l'enceinte de leur caserne. Ces tirs, brefs, se sont produits après que le chef et deux gradés de la garde ont été interrogés par la gendarmerie dans la journée de lundi.

Les trois officiers avaient été questionnés au sujet d'une rumeur selon laquelle le RSP aurait préparé une action contre le Premier ministre dimanche à l'aéroport international de Ouagadougou, alors qu'il rentrait d'un voyage officiel à Taïwan. Il avait finalement atterri sur une base militaire.

Plusieurs officiers du RSP accusent M. Zida d'avoir "inventé" de toutes pièces "un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et se maintenir au pouvoir".

Aucune réaction n'a émané des proches du Premier ministre, alors qu'une source diplomatique évoquait ouvertement mardi l'hypothèse d'un "truquage".

Les relations sont tendues entre le RSP, considéré comme le bras armé de l'ex-président Blaise Compaoré --renversé en octobre par la rue après 27 ans de règne-- et M. Zida.

Dans une déclaration publiée mercredi, une trentaine d'associations de la société civile, qui ont participé aux manifestations ayant causé la chute de l'ex chef de l'Etat, ont exigé le démantèlement du RSP, un corps selon elles "illégal".

"La dissolution du RSP (est une) mesure indispensable pour le renouveau démocratique du Burkina Faso", ont écrit ces associations, qui demandent que la sécurité présidentielle soit désormais confiée à la gendarmerie et à la police.

En décembre, le Premier ministre avait publiquement réclamé la dissolution "pure et simple" du régiment.

Mais début février, ce corps d'élite, dont les 1.300 hommes sont considérés comme les mieux formés de l'armée burkinabè, avait provoqué une brève crise politique en exigeant sa démission, le contraignant à changer d'avis.

Le RSP est accusé d'être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 1990.

Avec AFP

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