L'organisation régionale d'Afrique australe a annoncé mercredi l'envoi au Lesotho d'une équipe chargée de faire la lumière surl'assassinat "odieux" du chef d'état-major de ce petit royaume à l'histoire politique mouvementée.
La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) tente depuis des années de promouvoir la paix et la stabilité dans ce pays, où l'assassinat mardi du général Khoantle Motsomotso pourrait raviver les tensions.
Ce dernier a été tué dans une caserne de Maseru lors d'une fusillade, quand deux officiers militaires supérieurs - perçus comme appartenant à une faction rivale - ont tenté d'entrer par la force dans son bureau.
Ces deux officiers ont été tués par les gardes de corps du général Motsomotso.
"La SADC condamne fermement" l'assassinat du général, un "acte inexcusable, barbare et odieux", selon un communiqué.
Il s'agit d'un "sérieux revers pour les efforts destinés à restaurer la paix, la sécurité et la stabilité dans le royaume du Lesotho", a estimé la SADC.
Une équipe de la SADC, composée notamment d'experts en matière de sécurité, est attendue au Lesotho jeudi. Elle devra "établir les causes profondes de l'assassinat et recommander des mesures appropriées".
Mercredi, le leader de l'opposition au parlement, Mathibeli Mokhothu, a exprimé des doutes sur cette mission.
"Les décisions de la SADC sont loin d'assurer la paix et la stabilité au Lesotho, au contraire elles alimentent les divisions", a déclaré à l'AFP Mathibeli Mokhothu.
L'assassinat du chef d'état-major intervient trois mois après les élections législatives qui ont porté au pouvoir Thomas Thabane.
Ce dernier avait déjà occupé le poste de Premier ministre de 2012 à 2015, mais avait été contraint de fuir en 2014 pour l'Afrique du Sud voisine, à la suite d'une tentative de coup d'Etat.
Selon des observateurs, la SADC s'est contentée de permettre l'organisation des élections au Lesotho, sans régler les conflits, à commencer par ceux qui opposent l'armée à la police.
Avec AFP
"Faciliter les élections tout en laissant de côté les problèmes de sécurité montre que la SADC n'a pas tout compris", a commenté auprès de l'AFP mercredi l'analyste politique Kopano Makoa, de l'université nationale du Lesotho.
L'Afrique du Sud - grande puissance de la SADC - est particulièrement concernée par la stabilité de son petit voisin, qui est complètement enclavé au sein de son territoire.
Avec AFP