Partis du Parlement, les manifestants, pour l'essentiel des femmes, se sont massés devant le centre de conférence de la deuxième ville sud-africaine, qui accueille pour trois jours chefs d'Etat, patrons et investisseurs du monde entier.
"Arrêtez d'investir votre argent dans un pays qui laisse les violeurs en liberté", "Arrêtez de nous tuer", "M. le président, les hommes nous violent. Les hommes nous tuent. Qu'est-ce que VOUS faites ?", proclamaient leurs banderoles.
"Nous voulons la justice", ont aussi scandé les manifestantes.
La police a dispersé les protestataires avec des canons à eau à proximité du centre de conférence.
Cette marche intervient à la suite d'une récente série de meurtres de femmes qui ont défrayé la chronique en Afrique du Sud, le dernier en date visant une étudiante du Cap.
Selon la ministre des Femmes Maite Nkoana-Mashabane, plus de 30 femmes ont été tuées par leur conjoint lors du seul mois d'août.
Pressé de réagir, le président Cyril Ramaphosa a promis mardi d'agir. "C'est une période très noire pour notre pays. Les violences, les viols et les meurtres de femmes sud-africaines sont une tache sur notre conscience", a-t-il estimé.
"Nous serons là (...) jusqu'à ce que le président nous apportent des réponses aux promesses qu'ils nous a faites", lui a répondu mercredi une manifestante, Amber Wehr, 19 ans.
"Il ne s'agit pas ici de s'en prendre aux hommes mais à un système qui les protège et perpétue leurs privilèges", a poursuivi l'étudiante captonienne.
Ces féminicides et les attaques xénophobes qui ont fait au moins cinq morts cette semaine en Afrique du Sud "ne sont pas des actes de violence fortuits, ils reflètent une urgence nationale", a estimé la fondation de Desmond Tutu, prix Nobel de la paix et ancien archevêque sud-africain.
"En tant que Sud-Africains, nous ne pouvons pas nous considérer libres tant que 55% de la population vit dans la peur d'être violé, assassiné ou enlevé", a estimé le Parlement sud-africain dans un communiqué.
L'Afrique du Sud est considérée comme un des pays les plus violents au monde. Les autorités y ont recensé pendant l'année fiscale 2017-18 57 meurtres, dont huit de femmes, et 137 viols et agressions sexuelles par jour.