"Il y a une semaine, nous avons été informés qu'un bateau a coulé" dans la zone d'al-Maya et que les corps étaient rejetés par la mer" depuis plusieurs jours, a expliqué lundi à l'AFP Hussam Nasr, chef du bureau du Croissant rouge libyen à Janzour (banlieue ouest de Tripoli).
"Nous nous sommes rendus sur place pour récupérer les corps, effectuer des prélèvements et avons tenté, en vain, d'obtenir des autorités un permis d'inhumer", a déploré M. Nasr.
"Inquiétés par les cadavres restés en plein air près de la plage pendant plus de trois jours, les habitants ont décidé de les enterrer dans un cimetière de la ville samedi dernier", a-t-il raconté.
Non identifiés, les corps de ces personnes qui espéraient rejoindre l'Europe ont par conséquent été enterrés dans un cimetière à al-Maya selon le rite musulman.
Située à moins d'une dizaine de kilomètres à l'ouest de Tripoli, al-Maya est une petite localité en bord de mer où des corps de migrants noyés sont souvent repérés sur les plages ou échoués sur les rochers.
Un groupe d'associations de la société civile de la région de Wercheffana, dont fait partie al-Maya, a confirmé dans un communiqué reçu lundi que les habitants ont décidé d'inhumer les corps notamment en raison des craintes sur "le risque de maladies et d'épidémies".
Des milliers de migrants d'Afrique partent des côtes libyennes dans l'espoir d'atteindre l'Europe en traversant la Méditerranée au péril de leur vie. Certains sont secourus quand leurs embarcations vétustes et bondées font naufrage mais un grand nombre ne survit pas.
Plus de 4.000 migrants et réfugiés ont perdu la vie depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée, mais aussi sur les routes d'Afrique du Nord et à la frontière turco-syrienne,selon les derniers chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Avec AFP.