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Des soldats jugés pour le viol d'employées étrangères au Soudan du sud


Des soldats sud-soudanais défilent lors de la célébration du Soudan du Sud Jour d'indépendance à Juba, Sud-Soudan, 9 Juillet 2011. epa / GIORGOS Moutafis
Des soldats sud-soudanais défilent lors de la célébration du Soudan du Sud Jour d'indépendance à Juba, Sud-Soudan, 9 Juillet 2011. epa / GIORGOS Moutafis

Le procès de 13 soldats sud-soudanais accusés d'avoir violé des travailleuses humanitaires et tué un journaliste local en juillet 2016 à Juba s'est ouvert mardi devant un tribunal militaire dans la capitale de ce pays en guerre depuis 2013.

Les crimes allégués ont été commis le 11 juillet 2016 dans un hôtel situé à un peu plus d'un kilomètre d'une base de l'ONU à Juba, alors que la capitale sud-soudanaise était en proie à de violents combats entre l'armée fidèle au président Salva Kiir et les forces fidèles au rebelle et ex-vice-président Riek Machar.

L'attaque contre cet hôtel est un des nombreux exemples d'atrocités commises depuis le début du conflit et a été citée en exemple dans plusieurs rapports pour illustrer l'incapacité des Casques bleus à protéger les civils dans ce pays. Un de ces rapports a mené au limogeage du commandant de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss).

"Il y a le crime de meurtre, celui de viol, celui de pillage et celui de détérioration de biens", a déclaré à l'AFP le procureur militaire Abubaker Mohamed Ramadan. "De nombreuses enquêtes ont été menées", a-t-il ajouté, précisant que le procès doit durer plusieurs jours.

Mardi matin, les accusés ont comparu devant le tribunal militaire, portant divers uniformes signalant leur appartenance à différentes unités. Quatre d'entre eux portaient l'uniforme de la "Division Tigre", la garde républicaine assignée à la sécurité du président.

Deux ans et demi après son indépendance, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3,5 millions de déplacés.

Lors des affrontements ayant eu lieu du 8 au 11 juillet 2016 à Juba, et qui avaient signifié l'échec d'un accord de paix signé en août 2015, des soldats de l'armée gouvernementale, principalement composée de membres de l'ethnie dinka du président Kiir, s'étaient introduit à l'hôtel Terrain, qui abritait environ 50 employés d'organisations internationales.

Selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch ayant documenté les divers abus commis lors des affrontements de juillet 2016, les soldats présents au Terrain ont tué un journaliste, "probablement en raison de son appartenance à l'ethnie nuer", celle de Riek Machar.

Des témoins ont également décrit à l'ONG comment les soldats ont violé, parfois à plusieurs reprises, des employées étrangères et sud-soudanaises d'organisations internationales.

Une enquête de l'ONU a montré que les Casques bleus stationnés à proximité de l'hôtel ne sont pas venus au secours des personnes s'y trouvant, malgré de nombreux appel à l'aide par téléphone.

Quelque 13.000 Casques bleus sont déployés au Soudan du Sud.

Avec AFP

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