Ce terrain sacré béni par feu Monseigneur Mathias Ngartéri, chef de l'Église catholique du Tchad peu avant sa mort, est occupé aujourd’hui par les vendeurs de sable, gravier, fabriquant des biques et véhicules d’occasion.
C’est un espace d’une superficie de 960 m² environ, situé dans la commune du 7e arrondissement de la ville de N’Djamena au bord du fleuve Chari, qui a été cédé à l'Église catholique du Tchad par l’Etat tchadien.
La première pierre pour la construction de la basilique pouvant accueillir un grand nombre des fidèles comme les premières églises chrétiennes, a été posé par le président de la république Idriss Déby Itno le 5 avril 2013.
La construction de basilique serait faite sur le financement de l’Etat tchadien, mais quatre ans après, les travaux n’ont toujours pas commencé à cause de la crise financière que traverse le pays.
Dès lors, le terrain est utilisé à d’autres fins. Djitangar Guedbé Edmond, archevêque de N’Djamena, dénonce cette pratique à l’occasion de la célébration de la fête d’assomption ce 15 août 2017.
"Le terrain est squatté par des marchants, creusant le sol", explique-t-il.
Pour beaucoup de fidèles catholiques, ces petits commerçants, vendeurs de produits de carrière et véhicules d’occasion exploitent ce site sacré avec la complicité des autorités de la commune du 7e arrondissement municipal de la capitale.
Le maire 1er adjoint de la commune, Dr Allaissem Siadmadji, donne les raisons qui ont amené son institution à exploiter cet espace : "nous avons enregistrer sept cas d'assassinat à cet endroit".
Le maire de la commune du 7e arrondissement, informe par ailleurs qu’avec l’interpellation de l’archevêque de N’Djamena, ils seront délogés de force. Car précise-t-il, sur instruction du gouverneur de la région de N’Djamena, l’ordre a été donné, deux fois de suite, à ces exploitants de quitter les lieux.
Et pourtant, ces exploitants paient des droits de place. Mais à qui profite cet argent ? Personne ne répond.
André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena