Fatou Bensouda a indiqué dans un communiqué qu'elle avait décidé "de conduire un examen préliminaire complet de cette situation", première étape d'un processus pouvant aboutir à une enquête formelle du tribunal basé à La Haye et, éventuellement, à des accusations.
Il y a deux semaines, la CPI s'est déclarée compétente pour enquêter sur la déportation de cette minorité musulmane, qui pourrait constituer un crime contre l'humanité.
En 2017, plus de 700.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie, majoritairement bouddhiste, après une offensive de l'armée en représailles à des attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas.
Persécutés par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, les membres de la minorité musulmane se sont réfugiés dans d'immenses campements de fortune au Bangladesh.
Mme Bensouda a précisé que "l'examen préliminaire pourra tenir compte d'un certain nombre d'actes coercitifs présumés ayant entraîné le déplacement forcé des Rohingya, notamment la privation de droits fondamentaux, des meurtres, des violences sexuelles, des disparitions forcées ainsi que des actes de destruction et de pillage."
"Mon Bureau cherchera également à déterminer si d'autres crimes visés à l'article 7 du Statut de Rome, tels que des crimes de persécution et d'autres actes inhumains, ont été commis dans le cadre de la situation en cause", a-t-elle ajouté dans son communiqué.
L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a salué "l'ouverture par la Cour pénale internationale d'une importante voie vers la justice pour les Rohingyas".
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit saisir la CPI de la situation en Birmanie afin que la Cour "puisse enquêter sur tous les crimes selon le droit international", a dit l'ONG sur Twitter.
La Birmanie a "résolument" rejeté la décision de la CPI de se déclarer compétente pour enquêter.
Avec AFP