VOA Afrique: Pourquoi la restitution de l’argent africain en Afrique est-elle si importante ?
Felwine Sarr : Pourquoi c’est important parce que ces œuvres d’art ces objets, ces artefacts font partie de l’histoire africaine et pour les jeunes générations qui ont besoin de se construire, de savoir d’où elles viennent, d’avoir des traces de leur histoire, être à nouveau en face de ces objets, c’est quelque part retrouvé la mémoire longue.
VOA Afrique : Quelle est l’ampleur de cette restitution en France et quels musées sont prêts à le faire?
Felwine Sarr : Les oeuvres appartiennent à l'Etat, ils sont dans le domaine national donc si la France vote une loi, les musées doivent s'exécuter. Le quai Branly est le plus concerné car il a 70.000 pièces d'art duqui viennent duu Continent, sur les 90.000 objets d'art africain en France. Des pays comme le Bénin, ont l'essentiel de leur art au quai Branly, c'est pour cela que le Bénin est en pointe dans la demande de restitution.
VOA Afrique : Comment être sûr que la restitution se passe bien et que les objets d'art soient protégés dans les meilleures conditions?
Felwine Sarr : Sur 54 pays, il y a des pays où il peut y avoir des difficultés, mais pour l'essentiel, ce sont des pays qui ont des musées qui fonctionnent, avec des conservateurs qui savent concerver, et qui connaissent très bien leur travail. L'Afrique a largement les capacités d'acceuil. Nous voulons laisser le temps au pays qui ne sont pas prêts, et qui veulent récupérer leurs oeuvres, qui doivent construire des infrastructures, mais si c'est dans 10 ans.
VOA Afrique : Est-ce que les Africains vont aller davantage dans les musées?
Felwine Sarr : J'étais à Dakar le mois dernier, pour l'inauguration du Musée des civilisations noires. 512 visiteurs par jour depuis le début. A Abidjan, pour le nouveau musée, c'est la même chose, des milliers de gens. Dès que la structure est belle, qu'elle est bien faite, les gens y vont. J'ai vu des cars d'écoliers, il y a donc aussi une éducation à la pratique. J'ai vu des familles, il n'y a pas forcément que l'élite et la bourgeoisie.
Lire le rapport en entier : "Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain".