Des rumeurs de "résurrection" ont même circulé mardi dans les heures qui ont suivi le décès de "Maman Olangi", trois jours après l'inhumation de son mari "Joseph", décédé en septembre en Afrique du Sud.
Sociologue, diplômée d'une école de Haute couture, Elisabeth Wosho, 67 ans, avait fondé en 1992 le "Ministère chrétien du combat spirituel", que son mari André-Joseph Ézéchiel Olangi Onasambi avait rejoint l'année suivante.
Dans leur ministère, ils ont "combattu les effets négatifs de la coutume" et sa vénération de la famille élargie, pour mettre à l'honneur la "famille restreinte" resserrée autour du couple et de ses enfants, selon leur attaché de presse, Thyno Luboya.
Ce qui a valu à "Maman Olangi" et à "Joseph" de nombreuses critiques dans un pays où "frère" et "sœur" désignent aussi de simples cousins ou des liens de parenté encore plus éloignés. "Ils ont divisé les familles", estime Nadine, une Kinoise. "Cette femme était un gourou".
Décédé le 29 septembre 2017 en Afrique du Sud, Joseph Olangi (71 ans) n'a été enterré que le 2 juin 2018 à Kinshasa, après moult tergiversations entre sa famille et les autorités.
Retransmises sur la chaîne d'Etat, ses obsèques ont réuni une grande foule dont des personnalités et des proches du président Joseph Kabila.
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Etalé sur plusieurs jours, le deuil de son épouse promet d'être aussi un événement de grande ampleur. Des personnalités ont commencé à défiler à sa résidence mercredi, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le Ministère du combat spirituel rassemble au moins 20.000 personnes chaque dimanche après-midi à Kinshasa, ville de 12 millions d'habitants, selon des statistiques internes.
Le couple marié en 1969 était également à la tête de la célèbre Fondation Olangi-Wosho qui a à son actif des écoles, hôpitaux, centres sociaux et culturels, maisons d'édition, médias, maisons de couture...
Troisième plus grande ville d'Afrique, Kinshasa est une métropole habitée par une grande ferveur religieuse, avec l'activité intense non seulement des églises traditionnelles (catholiques et protestantes) mais aussi des "Eglises du réveil" issues du pentecôtisme évangélique.
Avec AFP