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L'état de santé du numéro deux de l'opposition tanzanienne "s'améliore"


Tundu Lissu, numéro deux de l'opposition tanzanienne à Arusha, 17 mars 2017.
Tundu Lissu, numéro deux de l'opposition tanzanienne à Arusha, 17 mars 2017.

L'état de santé du député tanzanien Tundu Lissu, un virulent critique du président John Magufuli, grièvement blessé par balles jeudi lors d'une attaque à son domicile, "s'améliore" après son transfert dans un hôpital de Nairobi, a annoncé vendredi son parti.

"Tundu Lissu a été évacué à Nairobi pendant la nuit sur décision de la famille et du parti. Il se trouve actuellement à l'hôpital Aga Khan. Son état s'améliore", a déclaré Abdallah Safari, vice-président du Chadema, le principal parti d'opposition.

"Ceux qui voulaient le tuer ont échoué", a renchéri le secrétaire général du parti, Vincent Mashinji, lors de la même conférence de presse.

M. Lissu, numéro deux de l'opposition au parlement, avait été attaqué à son domicile de Dodoma (centre), la capitale administrative du pays, alors qu'il venait de participer à une session parlementaire.

Il avait été touché à l'estomac et à un pied, et se trouvait jeudi soir dans un état "critique", selon le Chadema, avant que décision soit prise de le transférer à l'Aga Khan de Nairobi, l'un des hôpitaux les plus réputés de la région.

La police de Dodoma avait annoncé jeudi avoir ouvert une enquête. Selon les deux responsables du Chadema s'étant exprimés vendredi, M. Lissu avait indiqué à son entourage qu'il était "filé" par un véhicule et craignait d'être assassiné.

"La vie de Lissu était en danger. Il l'avait dit à plusieurs reprises", a affirmé M. Safari, soulignant que "les membres du parti ont peur".

Les États-Unis se sont dits vendredi "profondément attristés" par l'annonce de cette attaque et ont condamné un "acte de violence insensé".

M. Lissu, âgé de 49 ans, et également bâtonnier de l'Ordre des avocats de Tanzanie, a été arrêté au moins six fois depuis le début de l'année, et est poursuivi pour "sédition" dans plusieurs affaires ouvertes devant les tribunaux.

Le député avait été arrêté pour la dernière fois le 22 août pour "insulte au chef de l'État" et pour "propos séditieux", après avoir révélé la saisie au Canada d'un avion commercial acheté par la Tanzanie.

Le président Magufuli, dans un message posté jeudi sur son compte Twitter, s'est dit "choqué d'apprendre la nouvelle de l'attaque contre Tundu Lissu" et a ordonné "que les forces de l'ordre recherchent et traduisent en justice toutes les personnes impliquées dans cet acte sauvage."

Surnommé "Tingatinga" (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonctions fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.

Mais son style peu consensuel et abrupt lui vaut d'être qualifié d'autocrate et de populiste par ses détracteurs, alors que la liberté d'expression est de plus en plus réduite.

Avec AFP

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