"Il (Bobi Wine) était convoqué à la direction des enquêtes criminelles et alors qu'il s'y rendait ce (lundi) matin, la police, qui le suivait, l'a arrêté et l'a placé en détention", dans un commissariat situé à 30 km à l'est de Kampala, a déclaré à l'AFP Me Asuman Basalirwa, un des avocats de l'ancienne pop star devenue député.
"Cette fois-ci, nous n'avons pas été informés des raisons de son incarcération", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la police ougandaise Fred Enanga, interrogé par l'AFP, a confirmé l'arrestation de l'opposant, promettant de donner des précisions ultérieurement.
"Il est dans les mains de la police et l'enquête se poursuit. Jusqu'à ce matin, c'était un homme libre. La police avait quitté les abords de sa résidence samedi", a ajouté le porte-parole.
Plus connu sous son nom d'artiste Bobi Wine, Robert Kyagulanyi, 37 ans, est devenu le porte-parole d'une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime vieillissant du président Yoweri Museveni (74 ans), au pouvoir depuis 1986.
M. Museveni est le seul président que la plupart des Ougandais connaissent, dans un pays où un habitant sur deux a moins de 16 ans. A l'initiative du parti au pouvoir, la Constitution a été récemment modifiée pour supprimer la limite d'âge pour briguer la présidence, l'autorisant ainsi à se présenter pour un sixième mandat en 2021.
Ces derniers mois, visiblement inquiètes de sa notoriété grandissante, les autorités ont à plusieurs reprises empêché Bobi Wine de se produire en public.
Il avait été assigné à résidence le 23 avril, au lendemain de son interpellation alors qu'il tentait d'accéder au site d'un concert interdit par les autorités.
En novembre, un de ses concerts avait toutefois été autorisé après que le chanteur se fut engagé à ne pas en faire un évènement à caractère politique.