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L'opposition appelée à des "actions fortes" contre Kabila


Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC) prononce son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, 23 septembre 2017.
Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC) prononce son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, 23 septembre 2017.

Un mouvement congolais de jeunes a appelé les leaders de l'opposition à mener des "actions fortes" afin de forcer le président Joseph Kabila a lâcher le pouvoir à la fin de cette année en République démocratique du Congo, selon un document confidentiel.

Le peuple attend "désespérément" de vous "une position commune ferme, invariable et sans équivoque, considérant que Kabila doit quitter le pouvoir (ou cesser d'être considéré comme président de la RDC) d'ici au 31 décembre 2017", écrit le mouvement Lutte pour le changement (Lucha) dans ce document dont l'AFP a reçu une copie dimanche.

Il s'agit aussi de mener dès à présent des "actions fortes, résolues et coordonnées sur le terrain pour forcer Kabila et ses auxiliaires à lâcher le pouvoir sans aucune autre forme de conciliabules", écrit ce mouvement des jeunes basé à Goma. Ces militants, qui se présentent comme apolitiques, non partisans et non violents, demandent des comptes aux décideurs.

"Nous savons que certains parmi vous ont commis des erreurs de jugement ou de positionnement politique par le passé, avec de fâcheuses conséquences pour le pays", note Lucha.

Certains responsables de l'opposition ont confirmé avoir reçu le document.

Les élections (présidentielle, législatives et provinciales) auraient dû se tenir avant fin 2017 en vertu d'un accord majorité-opposition conclu à la fin de l'année dernière. La Commission électorale chargée d'organiser les scrutins table désormais sur des élections en 2019. Elle a promis de publier le calendrier électoral ce dimanche.

"Comment comprendre qu'après tout ceci, certains parmi vous envisagent encore de concéder à Kabila une nouvelle prolongation au-delà de la date butoir du 31 décembre 2017, aussi courte soit-elle ?", s'interroge Lucha dans ce document de trois pages.

"Cet homme et son régime ont allègrement violé la Constitution, foulé aux pieds l'accord de la Saint-Sylvestre et ignoré les résolutions successives du Conseil de sécurité de l'ONU", estime Lucha.

"Si ceux que la population considère comme leaders n'ont pas le courage d'être en première ligne pour affronter ce régime, alors tout espoir de libération est perdu, et il faudrait trouver un autre sens au mot +leader+!".

"Vous avez une grave responsabilité sur laquelle l'histoire vous jugera", a averti ce mouvement.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son dernier mandat a expiré le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter, mais la justice l'autorise à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur.

Le climat politique est très tendu dans le pays.

Avec AFP

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