Un communiqué du ministère belge des Affaires étrangères publié après un conseil des ministres tenu jeudi prévient notamment qu’ "un troisième mandat présidentiel entacherait au plus haut niveau la légitimité de l'exécutif burundais et placerait le gouvernement belge dans l'impossibilité (...) de conclure un programme de coopération bilatéral classique".
Dans le même communiqué, le gouvernement belge "exprime l'espoir que le président Nkurunziza renoncera à un troisième mandat".
Le gouvernement belge a décidé toutefois de poursuivre le partenariat avec le Burundi , la Belgique entendant "rester solidaire de la population burundaise".
La Belgique, rappelle l'AFP, est le premier bailleur bilatéral du Burundi et le troisième au total, après la Banque mondiale et l'Union européenne. En 2013, les dépenses belges totales d'APD (aide publique au développement) à son ancienne colonie se sont élevés à 47,4 millions d'euros, dont 34,4 millions affectés à la coopération gouvernementale.
La Belgique avait déjà décidé le 11 mai de suspendre son soutien au processus électoral au Burundi et interrompu sa coopération policière avec Bujumbura.
Plus de 20 personnes ont été tuées depuis le début, fin avril, des manifestations contre une candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin. Le pays est plongé depuis lors dans une grave crise politique, avec un coup d'Etat manqué la semaine dernière et des élections générales censées débuter le 5 juin. Elles ont déjà été reportées d'une semaine sous la pression internationale.