"La loi de finances 2018 répond aux aspirations du peuple nigérien (...) C'est pour cela que cette loi est soutenue par l’immense majorité des Nigériens", a-t-il déclaré dans un entretien à la télévision publique.
La loi 2018 est "la traduction budgétaire" du "Programme de renaissance" qui "prévoit d'assurer notamment la sécurité, les routes, le chemin de fer, l'éducation, la santé ou l'accès à l'eau", a-t-il expliqué.
"Maintenant, qu'il y ait une minorité qui la conteste, c'est le droit de la minorité de contester, nous respectons ce droit", a-t-il dit.
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M. Issoufou a souligné que la contestation organisée depuis six mois par la société civile et l'opposition "doit s'exercer dans le cadre des lois en vigueur".
Les élus de l'opposition avaient rejeté le budget 2018, qui a été voté en novembre 2017 par les députés pro-régime très majoritaires au Parlement.
Des heurts ont éclaté le 25 mars à Niamey entre les forces de l'ordre et des protestataires qui voulaient braver l'interdiction par les autorités d'une manifestation contre la loi de finances 2018 qu'ils jugent "antisociale".
Sur 23 personnes arrêtées, la justice en a inculpé et écroué 22 dont quatre figures de la société civile pour notamment "organisation et participation à une marche interdite" et "complicité de dégradations de biens publics et privés".
Dans la foulée, le groupe privé de radio-télévision Labari, appartenant à Ali Idrissa, une des figures incarcérées, a été fermé par les autorités, mais la justice a ordonné sa réouverture.
La manifestation "a été interdite pour des raisons de sécurité" et surtout "parce qu'elle était prévue la nuit", a précisé à l'AFP le ministre nigérien de l'Intérieur Bazoum Mohamed.
Des ONG nigériennes, Amnesty International et l'ONG "Tournons la page" ont demandé la libération des personnes incarcérées dans différentes prisons.
Une nouvelle manifestation contre la loi de finances est programmée le 8 avril prochain, selon les organisateurs.
Avec AFP