Les différents bilans des violences qui avaient suivi l'élection, invalidée depuis par la Cour suprême pour des irrégularités, ne dépassaient pas jusqu'à présent pas les 24 morts, sur lesquels peu de détails étaient par ailleurs fournis.
Dans un rapport de 262 pages sur la question des droits de l'Homme lors des élections, la KNCHR, instituée par la Constitution kényane, estime que 35 personnes ont été tuées entre les 9 et 15 août par la police. Des "agressions par des civils" ont entraîné les deux autres décès évoqués.
Le rapport de la KNCHR attribue l'écrasante majorité de ces morts à un "usage excessif de la force" par la police dans la répression de manifestations ayant éclaté, principalement dans des bastions de l'opposition, après que leurs dirigeants avaient crié à la fraude électorale, dans la nuit du 8 au 9 août.
La police avait alors fait usage de gaz lacrymogène ou tiré à balles réelles dans la foule.
Sept des personnes tuées de la sorte sont des mineurs, dont un bébé de 6 mois ayant succombé à ses blessures après avoir été battu par des policiers ayant fait intrusion dans la maison familiale lors de manifestations nocturnes à Kisumu (ouest).
Les autres victimes sont principalement des hommes âgés de 20 à 45 ans. Outre des manifestants, ils incluent des Kényans qui ne manifestaient pas, touchés par des balles perdues, ou des personnes mortes à la suite de problèmes respiratoires provoqués par des gaz lacrymogènes.
"La Commission n'a pas été en mesure de déterminer si l'usage de la force par les forces de sécurité était prémédité et ciblé, mais notre analyse montre clairement que la majorité des victimes appartiennent à la même communauté ethnique et proviennent" de bidonvilles, a indiqué la KNCHR dans son rapport.
L'écrasante majorité des morts cités dans le rapport ont été tués dans l'ouest du Kenya ou dans des bidonvilles de Nairobi, des bastions de l'opposant Raila Odinga et de son ethnie Luo.
Ce dernier a conditionné sa participation à la nouvelle élection, prévue le 26 octobre après l'invalidation de celle du 8 août, à une réforme en profondeur de la Commission électorale (IEBC). L'opposition organise à cet effet des manifestations les lundi et vendredi depuis deux semaines.
Lors des violences post-électorales de 2007-2008, les pires de l'histoire du Kenya indépendant, la police avait été blâmée pour au moins un tiers des quelque 1.100 morts.
Avec AFP