Ils devaient se rendre à Faya-Largeau, chef-lieu de la région du Borkou (nord-est) et base arrière des opérations militaires dans le nord du Tchad, selon ces sources.
Le fils du président Idriss Déby, le général Mahamat Kaka, chef de la Direction générale des services de sécurité des institutions de l'État (DGSSIE), commande les opérations dans le nord tchadien depuis Faya Largeau.
La zone désertique et montagneuse du Tibesti (nord-ouest), frontalière de la Libye et du Niger, est en proie à des tensions accrues depuis trois mois.
En août, une attaque de rebelles tchadiens depuis la Libye sur la localité aurifère de Kouri Bougoudi (Tibesti) a été suivie d'une riposte militaire musclée.
L'opération vise officiellement à "nettoyer" les localités aurifères des "orpailleurs illégaux, des "trafiquants d'armes" ou "d'êtres humains", selon l'ex-ministre de la Sécurité, Ahmat Mahamat Bachir.
Depuis les années 2012-2013, "la ruée vers l'or (dans le massif du Tibesti) a déclenché de violentes tensions entre les orpailleurs venus de l'extérieur et les communautés locales", ont écrit les chercheurs Jérôme Tubiana et Claudio Gramizzi, dans un rapport de février.
"La mobilisation" des communautés locales s'est muée "peu à peu vers une nouvelle contestation de l'État", ajoutent les chercheurs.
Début novembre, un comité d'autodéfense dans la circonscription de Yebbi-Bou (massif du Tibesti) s'est créé pour protester contre l'"opération punitive" de l'armée, pour "empêcher l'exploitation des mines au profit du clan de Déby" et protester contre le nouveau redécoupage administratif morcelant le Tibesti, selon son porte-parole, Mouli Sougui.
Depuis samedi, l'armée affronte ce comité dans la zone de Miski, dans des combats "violents", selon une source militaire.
Le comité a fait état de morts dans ses rangs et affirmé avoir tué plusieurs militaires.
Aucune communication officielle n'a en revanche été faite concernant la situation dans le Tibesti.
Avec AFP