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Le principal barrage de Ouagadougou envahi par la jacinthe d’eau


Des membres de l’équipe d’arrachage, à Ouagadougou, le 23 septembre 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Des membres de l’équipe d’arrachage, à Ouagadougou, le 23 septembre 2019. (VOA/Lamine Traoré)

A Ouagadougou, le principal barrage d’eau est envahi par la jacinthe d’eau, une plante envahissante. Le gouvernement multiplie les efforts pour combattre cette plante nuisible. Selon les experts, il faudra bien plus pour sauver la principale retenue d’eau de Ouagadougou.

A Ouagadougou, quartier Tanghin, le barrage numéro 2 a une partie de l’eau couverte par la jacinthe d’eau.

"Notre travail consiste à enlever, nettoyer même les ordures. Vous voyez l’effectif qui est là ? Avant, on était au nombre de 50 personnes. Ils ont réduit le nombre de travailleurs. Actuellement, nous sommes 10 personnes", affirme Issa Bagré membre de l’équipe d’arrachage.

La jacinthe est classée parmi les 10 pires plantes envahissantes dans le monde selon des spécialistes. Elle a beaucoup d’impacts négatifs sur les ressources en eau.

Ghislain Kaboré Directeur général de l’agence de l’eau du Nakambé à Ouagadougou, le 23 septembre 2019 (VOA/Lamine Traoré)
Ghislain Kaboré Directeur général de l’agence de l’eau du Nakambé à Ouagadougou, le 23 septembre 2019 (VOA/Lamine Traoré)


"Les impacts écologiques sont importants", car, explique-t-il, "c’est une plante qui est invasive qui vient et prend la place des espaces qui étaient là. Elle détruit la biodiversité, elle favorise le développement d’espèces animales nuisibles".

Sur le plan économique, "la jacinthe d’eau nuit à l’usage naturel de l’eau, aux valorisations que nous voulons en faire. La présence de la jacinthe dégrade la qualité de l’eau. Le poisson ne se sent pas bien quand il y a trop de jacinthe, parce que le taux d’oxygène diminue", souligne Ghislain Kaboré, directeur général de l’agence de l’eau du Nakambé.

La guerre contre la jacinthe d’eau est déclarée. Après plusieurs initiatives, l’une des techniques consiste à arracher la plante.

"Le Burkina est peut-être l’un des derniers pays à être touché par cette plante. C’est un phénomène mondial. Au Brésil il y a des cours d’eau qui sont perdus, au Vietnam, en Indonésie, au Cameroun, au Kenya, le fameux lac Victoria que vous connaissez, est totalement envahi... Au Bénin, c’est la même chose. Certains ont abandonné et d’autres ont essayé la lutte", a ajouté le directeur général de l’agence de l’eau du Nakambé.

Pour certains spécialistes, le gouvernement doit s’impliquer davantage dans cette lutte.

Dr Louis Ouédraogo, Phyto-écologue, chercheur à la retraite à Ouagadougou, le 23 septembre 2019 (VOA/Lamine Traoré)
Dr Louis Ouédraogo, Phyto-écologue, chercheur à la retraite à Ouagadougou, le 23 septembre 2019 (VOA/Lamine Traoré)


"Si on lutte contre la jacinthe d’eau à Ouagadougou en laissant la zone de Bobo-Dioulasso ça peut repartir. Dans la lutte contre les plantes envahissantes au Burkina, nous avons recensé 42 espèces dont une dizaine d’espèces aquatiques y compris la jacinthe d’eau mais également d’autres espèces terrestres. Pour pouvoir arriver à juguler le problème, il faut le voir de manière globale et non pas de manière sectorielle comme on est en train de le faire. Les moyens mis en œuvre sont assez faibles et limités dans le temps", a fait savoir Dr Louis Ouédraogo, phyto-écologue, chercheur à la retraite.

Certains spécialistes disent que la jacinthe d’eau est la première plante envahissante dans le monde à cause de sa prolifération exponentielle.

Si toutefois cette plante venait à se répandre au Burkina ça serait une catastrophe selon les experts car les besoins d’eau sont vitaux pour l’ensemble de la biodiversité, les hommes, les animaux et biens d’autres.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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