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Brazzaville amorce son déconfinement dans la confusion, "comme dans une tour de Babel"


Jour de marché à Brazzaville en plein confinement, ici au marché Total de Bacongo, le 15 mai 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Jour de marché à Brazzaville en plein confinement, ici au marché Total de Bacongo, le 15 mai 2020. (VOA/Arsène Séverin)

Au Congo-Brazzaville, le confinement s'achève officiellement le 16 mai. Dans plusieurs quartiers de la capitale congolaise, les habitants se plaignent de l'insuffisance voire de la cacophonie de l'information sur cette maladie.

La capitale de la République du Congo, Brazzaville, amorce son déconfinement samedi.

Le gouvernement du Premier ministre Clément Mouamba continue d'appeler la population à respecter les mesures barrière et d'autres consignes édictées par les autorités sanitaires. Mais dans les quartiers, la confusion règne.

Élus locaux et citoyens tentent de comprendre les messages contradictoires qui émanent des autorités centrales de la riposte contre la pandémie.

Un incident particulier a retenu l’attention.

"La coordination nationale de la gestion de la pandémie nous publie les chiffres de 341 cas positifs, 90 guéris et 11 décès. Ces chiffres sont bouleversés dans la même soirée par le comité technique qui publie 391 cas confirmés, 87 guéris et 15 décès. Qui croire des deux?", s'interroge Rock, un habitant du quartier Makélékélé.

Sur la connaissance de Covid-19, une partie de la population, particulièrement celle qui habite les quartiers périphériques, dit ne pas avoir assez d'informations.

C’est le cas de Koumou, qui habite au quartier Ngamakosso dans la commune de Talangaï.

"On ne sait plus ce qui se passe et qu'est-ce qui ne va pas. Nous voulons savoir comment se fait la prise en charge des malades de covid-19", indique-t-il, un peu affolé.

Pour sa part, Sorel, un autre Brazzavillois, affirme n'avoir jamais vu passer une équipe de sensibilisation dans son quartier Intendance, à Talangaï.

"J'aurais voulu que la coordination prenne l'initiative d'envoyer les gens avec les mégaphones afin de faire la sensibilisation de proximité. Cette communication ne doit pas seulement se limiter ici et en peu de temps, elle doit être permanente, tant que la maladie est encore là", suggère-t-il.

Même les dirigeants des municipalités déplorent la gestion chaotique de la pandémie à Brazzaville. Certains dénoncent le fait qu'ils aient été mis à l'écart.

"La manière la plus idéale de donner ces chiffres, ce sera peut-être de faire avec les maires. A Ouenze je suis à 25 cas. Dans mon fort intérieur, je dois savoir, d'où viennent les 25, ils sont dans quel secteur", indique Marcel Nganongo, maire de la commune de Ouenze.

Samedi le Premier ministre devrait donner les détails sur son plan qui marque la fin du confinement total dans le pays. Beaucoup risquent de n’y prêter aucune attention, refroidis par le manque de coordination gouvernementale qui a caractérisé la gestion de la crise au Congo.

C’est le cas d’Esther, qui ne mâche pas ses mots: "On a l'impression de vivre dans une tour de Babel. Nous sommes déçus", conclut-elle.

Brazzaville sort du confinement samedi
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