Le Soudan est soumis depuis 1997 à un embargo commercial de la part des Etats-Unis qui accusaient alors Khartoum de soutenir des groupes islamistes violents. L'ex-chef du groupe jihadiste Al Qaïda, Oussama ben Laden, était basé à Khartoum entre 1992 et 1996.
Par la suite, les Etats-Unis ont dénoncé les tactiques du pouvoir soudanais dans le conflit qui l'oppose à des minorités rebelles dans la région occidentale du Darfour.
Tard lundi soir, le président américain Barack Obama a annoncé avoir prolongé ces sanctions d'un an à compter de jeudi 3 novembre.
"Les actions et la politique du gouvernement du Soudan continuent de poser une menace extraordinaire à la sécurité nationale et à la politique étrangère des Etats-Unis", a expliqué le président dans un communiqué.
Cette prolongation a surpris à Khartoum où des diplomates s'attendaient à un assouplissement de la position des Etats-Unis, surtout après les visites régulières de l'émissaire américain pour le Soudan Donald Booth.
L'ambassade des Etats-Unis à Khartoum a toutefois précisé dans un communiqué que cette prolongation " ne préjuge pas de la possibilité pour le président de décider d'une levée des sanctions à n'importe quel moment dans le futur". Washington veut poursuivre son dialogue avec Khartoum, a ajouté la représentation américaine.
Le conflit au Darfour reste un sujet sensible dans les relations entre les Etats-Unis et le Soudan.
En septembre 2015, les Etats-Unis avaient refusé d'accorder un visa au président soudanais Omar el-Béchir pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies à New York en raison du mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre.
M. Béchir est recherché par la CPI, premier tribunal permanent chargé de juger les plus graves violations du droit humanitaire, pour des accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.
Cette région est le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003, quand des insurgés issus de minorités ethniques ont pris les armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe. Le président Béchir a alors lancé une contre-insurrection violente. Depuis, l'ONU estime que les combats ont fait au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés.
Avec AFP