"Le juge a ordonné la mise en liberté d'office pour détention abusive", avait expliqué plus tôt à l'AFP une source judiciaire tchadienne, ajoutant que lorsqu'"un détenu est placé sous mandat pendant plus de quatre mois, sa détention devient abusive".
Mais selon une source judiciaire, le procureur a déclaré qu'il faisait appel de la décision du juge.
Arrivé troisième à la présidentielle d'avril 2016, Laokein Médard a été arrêté mi-juillet pour "malversations financières", après avoir été démis de ses fonctions de maire par le conseil municipal de Moundou, la deuxième ville du pays.
L'opposant était soupçonné d'avoir détourné 27 millions de FCFA (environ 41.000 euros) à la suite d'un contrôle administratif de routine réalisé avant sa destitution en juin.
Fin septembre, un rapport d'audit demandé par le juge d'instruction avait acté que M. Médard n'avait pas détourné un seul centime dans le cadre de ses fonctions de maire de Moundou.
Dans ce rapport authentifié par l'AFP auprès de sources judiciaires, sur les 45 employés de la mairie cités, seul M. Médard n'aurait rien détourné. Le document fait état de plus de 200 millions de FCFA (environ 305.000 euros) manquants à la mairie.
Le chef d'accusation contre M. Médard a été requalifié jeudi par la justice tchadienne, suite à cet audit, en "abus d'autorité".
M. Médard est le président du parti d'opposition Convention Tchadienne pour la Paix et le Développement.
Avec AFP