Les cris d’un enfant malnutri résonnent au centre nutritionnel. En plein désert, à 55 km de la ville d’Amdjarss et à 7 km de la frontière Tchad-Soudan, le camp d’Ouré Cassoni. C’est le plus grand camp des réfugiés soudanais ayant fui la guerre du Darfour depuis 2003.
Ici, la prévalence de la malnutrition est très élevée. D’après les résultats de l’enquête menée en décembre 2016, la malnutrition aiguë globale est de 18,9%, la malnutrition aiguë sévère, de 3% et la malnutrition chronique, de 20%.
Ces taux sont largement au-dessus du seuil d’urgence prévu par l’OMS (Organisation Mondiale de Santé), explique à VOA Afrique Dr Diouf Louis Martin, coordonnateur santé pour la sous-délégation du HCR d’Iriba.
Pour lutter contre la malnutrition qualifiée de critique par les acteurs humanitaires dans la zone, le HCR lance un nouveau système de diversification des denrées alimentaires avec un programme préventif.
Ce programme qui prend déjà en compte 1479 bénéficiaires à travers un coupon monétaire, vise à augmenter la ration alimentaire de 800 à presque 1260 calories par personne et par jour, affirme le chef de bureau du HCR d’Amdjarass Diallo M’Bemba. Selon lui, la distribution de la nourriture aux bénéficiaires se fait grâce à des coupons.
La situation de la malnutrition dans le camp d'Ouré Cassoni en particulier s’explique également par son environnement aride et désertique. Un environnement caractérisé par la rareté de la pluie même en saison pluvieuse comme en témoigne le délégué régional de la commission nationale d’accueil et des réinsertions des réfugiés, Ousmane Brahim Niman.
Environ 1.000 réfugiés sur plus de 28.000 habitants du camp pratiquent l’agriculture.
Reportage d’André Kodmadjingar dans le camp de Ouré Cassoni pour VOA Afrique