"Le procureur de la République a demandé à ce que M. Ali soit condamné à six mois de prison", a déclaré aux journalistes, Me Souley Oumarou, son avocat, à l'issue du procès.
"Pour un complot, il faut au moins deux personnes, ou plusieurs, mais nous n'avons eu que M. Ali devant les tribunaux", a-t-il observé, dénonçant une tentative de "museler l'opposition".
L'affaire a été "mise en délibéré au 6 juin", a précisé Me Marc Le Bihan, un autre avocat du prévenu.
"Il y a eu les débats au fond ce matin et je suis vraiment triste que pour des arguments aussi légers, aussi illégaux et sans preuves qu'on amène quelqu'un en flagrant délit et on qu'on le détienne pendant 15 jours", s'est insurgé Me Le Bihan.
Une demande de remise en liberté provisoire de M. Ali a été refusée par le juge, a regretté l'avocat, qui espère tout de même une "relaxe" pour son client.
Amadou Djibo Ali a été incarcéré le 18 mai à la prison de Niamey, et le parquet l'a inculpé de "proposition de complot".
M. Ali est accusé d'avoir appelé en langue locale djerma "au renversement" du président du Niger Mahamadou Issoufou lors d'une intervention le 12 mai, devant des partisans de l'opposant Hama Amadou, avait rapporté Falké Bacharou, l'un des responsables de la Coalition des partis d'opposition présidé par Amadou Djibo Ali.
L'opposant aurait également dénoncé "l'étouffement des libertés et le manque de démocratie au Niger".
Mais selon Falké Bacharou, il s'agit d'un "tissu d'inventions". "Cette intervention en langue (djerma) a été déformée", au profit d'une traduction dans la langue officielle du Niger, le français, utilisée pour le procès, assure-t-il.
Amadou Djibo Ali dirige un petit parti, l'Union des indépendants du Niger (UNI), mais il est surtout le président du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDDR), une coalition de partis d'opposition.