Il ressort de l’analyse de 87 vidéos, 122 photos et 146 témoignages directs liés aux manifestations et autres rassemblements organisés entre août 2015 et août 2016, que l'armée a tiré à balles réelles sans – ou presque – sommation pour disperser les foules.
En outre, des éléments attestent d'exécutions extrajudiciaires collectives imputables aux forces de sécurité. Soixante personnes ont été abattues en l'espace de deux jours dans le cadre des événements marquant la Journée de commémoration pour le Biafra.
Pour Samira Daoud, la directrice régionale d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le fait d'avoir envoyer l'armée est le résultat de ce bain de sang. "Ce n'est le rôle de l'armée, c'est celui de la police.
L'armée n'est pas formée pour ca pour assurer l'ordre lors de manifestations. Sur le terrain, l'armée s'est comportée comme elle se comporte sur les zones de conflit. Nous soulignons que malheureusement les autorités n'ont mené encore aucune enquête sur ces exactions."
Depuis août 2015, on assiste à une série de manifestations, de défilés et de rassemblements de membres et partisans de l'IPOB (Peuple indigène du Biafra), qui réclament la création d'un État indépendant au Biafra. Les tensions sont montées d’un cran à la suite de l'arrestation du leader de l'IPOB, Nnamdi Kanu, le 14 octobre 2015. Cet homme est toujours en détention.