Au bout de deux heures et demie d'audience en présence d'avocats français et d'un proche de victimes, le tribunal s'est retiré pour fixer une date, qui devrait être annoncée dans la journée.
Les avocats ont réclamé "davantage de temps" pour examiner le dossier, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"Nous avons demandé le report parce qu'il s'agit d'un dossier volumineux (...). Nous voulons que le report soit d'au moins un mois mais qu'il ne dépasse pas les trois mois", a dit à l'AFP Me Imed Belkhamsa, avocat d'une trentaine de victimes étrangères.
Les avocats des accusés ont également demandé un report pour préparer "des éléments de défense".
Le juge a aussi indiqué qu'il allait examiner la demande de certains avocats de libérer des accusés et de rassembler en un seul procès l'affaire du Bardo et celle de l'attentat de Sousse, en juin 2015, au cours duquel 38 touristes ont été tués.
La salle avait été placée sous haute sécurité et l'audience était traduite en français en simultané. Un proche de victimes présent dans la salle n'a pas souhaité s'exprimer.
Vingt-six personnes --22 en détention et quatre en liberté-- sont poursuivies, selon une source judiciaire. Parmi elles figure un policier accusé de non-assistance à personne en danger, a indiqué à l'AFP son avocat.
Mardi, 18 accusés dont deux femmes étaient présents au tribunal.
'Transparence, vérité'
Après une ouverture en catimini en juillet, pour laquelle les victimes n'avaient pas reçu de convocation, certaines étaient représentées mardi par un conseil français qui avait fait le déplacement.
"On est là simplement pour demander justice. La justice, c'est la transparence, la vérité, l'accessibilité. On ne demande que ça", a déclaré Gérard Chemla, avocat de 27 des parties civiles.
"Nous souhaitons que nos clients puissent assister à l'audience à distance et que les ministères français et tunisien mettent en place les défraiements nécessaires pour que les victimes puissent suivre le procès et avoir une défense correcte", a-t-il poursuivi.
Les accusés sont jugés en vertu de la loi antiterroriste adoptée à l'été 2015. Ils sont passibles de la peine capitale, mais cette sentence fait l'objet d'un moratoire depuis 1991 en Tunisie.
Le 18 mars 2015, deux assaillants avaient ouvert le feu au musée du Bardo, tuant 21 touristes -dont quatre Français- et un policier tunisien. Six autres Français avaient été blessés dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Dans la foulée, les autorités tunisiennes avaient procédé à l'arrestation d'une vingtaine de personnes, en affirmant avoir démantelé "80% de la cellule" impliquée. Quelques mois plus tard, huit d'entre elles, dont un homme un temps présenté comme le principal responsable, avaient toutefois été relâchées.
Après sa révolution en 2011, la Tunisie a fait face à l'essor d'une mouvance jihadiste armée avec, outre l'assaut au musée du Bardo, un attentat dans une station balnéaire près de Sousse et de nombreuses attaques meurtrières contre les forces de sécurité.
Malgré l'accalmie actuelle, le pays reste sous état d'urgence.
Avec AFP