La police ivoirienne a appelé vendredi à ne pas lyncher les suspects d'enlèvements d'enfants. C’est déjà arrivé dans ce pays où une vague d'assassinats de mineurs a créé une psychose.
La police ivoirienne appelle les populations au calme et à la retenue. Elle leur demande de faire confiance aux forces de sécurité qui font des patrouilles régulières sur toute l'étendue du territoire.
Dans les recommandations, la police demande à ne pas lyncher les suspects considérés comme enleveurs d'enfants et de les conduire au poste de police.
En trois mois, 25 dossiers d'enlèvements d'enfants suivis de meurtres ont comptabilisé sur tout le territoire. Selon la police, la plupart des corps ont été retrouvés mutilés, avec la disparition de leurs parties génitales ou décapités.
La VOA a interviewé à ce sujet Rachel Gogoua de l’ONG « Enfant-Femme et Famille » à Abidjan.
Le commissaire Dorgeles Gnawa, porte-parole de la police demandent aux populations de saisir les autorités et de ne pas faire justice elles-mêmes. Mercredi, le ministre ivoirien de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, a annoncé la mobilisation de 1.500 agents des forces de sécurité pour tenter d’enrayer la vague d'enlèvements suivis de meurtres dans le pays.
La suspicion est telle que plusieurs personnes ont été passées à tabac ces derniers jours.
Un indigent, qui demandait de l'argent à une dame avec sa petite fille, a été sérieusement malmené par une foule.
A Yopougon, plus grande commune d'Abidjan, un jeune homme a été sévèrement battu jeudi parce qu'il marchait avec deux enfants que leur mère lui avait demandé de récupérer à leur école.
La population désigne, sans aucune preuve, les "brouteurs", délinquants spécialisés dans les escroqueries sur internet, comme auteurs de ces crimes.
D’autres pointent du doigt des politiciens qui veulent se faire élire ou conserver leur poste.
Les rumeurs les plus folles ont toujours circulé pendant les années d'élections en Côte d'Ivoire sur les disparitions de personnes, notamment les albinos, à des fins de sacrifices humains.
Un scrutin présidentiel se tiendra en octobre dans le pays qui sort d'une décennie de crise politico-militaire dont des violences postélectorales de 2010-2011 ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.