Dans la nuit de samedi à dimanche, un civil a été tué par balle dans la ville de Bamenda alors qu'il était sorti s'amuser avec des amis, selon ses proches.
"Nous retournions à la maison lorsque les gendarmes nous ont interpellés. Ils ont ouvert le feu en direction de notre véhicule parce que certains d'entre nous tardaient à en sortir", a raconté le frère de la victime.
"Mon frère est mort après avoir reçu des balles. Nous étions quatre dans la voiture, j'ai réussi à m'enfuir et les deux autres ont été arrêtés", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat. Le père de la victime a confirmé le décès de son fils après avoir reconnu son corps à la morgue.
Joints depuis Yaoundé, plusieurs habitants de Bamenda ont rapporté avoir entendu des "coups de feu" dans la nuit de samedi à dimanche.
Vendredi, deux autres personnes ont été tuées par des gendarmes à la sortie de Bamenda sur la route menant à la ville voisine de Bafut, a-t-on appris de sources sécuritaires. "Les gendarmes ont ouvert le feu parce qu'elles n'ont pas obtempéré" au moment de leur interpellation, a expliqué une source sécuritaire.
"Les corps des trois personnes tuées ici à Bamenda et à la sortie de la ville ont été déposés par les forces de sécurité à la morgue de l'hôpital régional. Il y a deux autres corps non identifiés qu'ils ont déposé, mais nous ne savons pas d'où ils viennent", a affirmé une source hospitalière.
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Dans la zone de Belo, dont dépend la localité de Bingo, un jeune de 26 ans a été abattu vendredi par des forces de sécurité, d'après des témoignages concordants.
"Les hommes en tenue sont arrivés et se sont mis à tout casser dans les maisons. Certaines personnes s'enfuyaient, d'autres se cachaient au plafond", a rapporté une habitante de Belo. "Un voisin qui s'était refugié au plafond a été tué", a-t-elle indiqué, confirmant une version relayée par plusieurs habitants.
Des témoins ont fait état de "maisons détruites, de vitres cassées, de radios télévisions et ordinateurs entassés dehors puis "brûlés".
Les forces de sécurité sont descendues dans cette zone après la mort la veille de deux gendarmes, les autorités en imputant la responsabilité aux séparatistes, selon des sources concordantes.
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L'annonce lundi de l'extradition au Cameroun de 47 responsables séparatistes a provoqué un regain de tensions et de violences dans les régions anglophones du Cameroun, notamment dans le nord-ouest où trois militaires et un civil ont été tués jeudi.
Avec AFP